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Jeux Paralympiques de Paris 2024

Pierre Rabadan : « Faire de Paris une place forte du sport mondial »

Killian Tanguy

Publié le

Pierre Rabadan « Faire de Paris une place forte du sport mondial »
Photo Icon Sport

JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES DE PARIS 2024 – Présent dans les tribunes de la halle George Carpentier, samedi, pour assister aux championnats d’Europe d’escrime, Pierre Rabadan, l’adjoint au sport à la mairie de Paris, s’est entretenu avec Dicodusport. Il est revenu sur le nombre important de compétitions que la ville accueille, la place du handicap dans le sport et la présence des athlètes ukrainiens aux Jeux Olympiques et Paralympiques.

Pourquoi êtes-vous venu assister à la compétition ?

J’essaie d’aller sur la plupart des événements qui se déroulent à Paris, même s’il y en a beaucoup. C’est dur de tous les faire, entre les événements récurrents et ceux qui sont exceptionnels comme ces championnats d’Europe d’escrime fauteuil. La ville de Paris est partenaire et co-organisatrice avec la Fédération Française Handisport. Beaucoup de sujets nous attendent dans les mois à venir, donc j’en profite pour voir les épreuves et discuter avec les équipes organisatrices, voir si tout se passait bien et observer les performances des athlètes.

Quels ont été les retours ?

Je crois que tout le monde est plutôt content de l’organisation, du lieu et du public qui est venu tout au long de la semaine. C’étaient quasiment au-dessus des espérances en termes de billetterie. Le lieu s’y prête bien. On fait beaucoup d’événements ici à Carpentier, de nature et de sports différents. Mais on peut toujours s’améliorer, donc il faut voir ce qui peut encore l’être.



La halle George Carpentier a reçu le rugby fauteuil à l’automne 2023. Désormais, elle a reçu l’escrime fauteuil. Est-ce une salle particulièrement adaptée aux compétitions handisport ?

C’est une salle assez polyvalente. D’abord, le Paris Basket a joué pendant 2/3 ans ici (dorénavant, le club parisien évolue dans l’Adidas Arena, au nord de Paris). Elle est assez modulable avec une grande surface d’exploitation et des tribunes qui ne sont pas sur un calibrage très élevé. On peut monter jusqu’à 4 000, mais elles sont rétractables, donc c’est pratique pour des événements qui ne peuvent pas remplir l’Accor Arena (Bercy) ou l’Adidas Arena, à la Porte de la Chapelle. Sur des événements de 2 000 à 5 000 personnes, elle est vraiment très adaptée. Cette halle a plusieurs années, mais elle a été rénovée et on essaye de rendre la plus fonctionnelle possible. Ce n’est pas du dernier-cri, mais elle répond à beaucoup d’exigences et notamment celles des événements internationaux.



La semaine passée, l’Adidas Arena a reçu les Internationaux de France de badminton. Sans cette nouvelle salle, cela aurait été impossible d’avoir ces deux événements en parallèle.

Bien sûr, c’est une option supplémentaire. On a déjà fait Halle Carpentier et Accor Arena. Mais c’est vrai que c’est une complémentarité différente. Peut-être qu’un jour, on aura l’Accor Arena, l’Adidas Arena et la Halle Carpentier en même temps. Et Roland-Garros, le Parc des Princes, le stade Jean Bouin et Charléty en même temps (rires). On peut s’appuyer sur ce maillage-là. Il est important, mais il est aussi complémentaire. On essaie de faire en sorte que la ville de Paris reste un lieu attractif pour le sport et pour les compétitions internationales.

Avant d’accueillir les Jeux, on a accueilli une vingtaine de grands événements sportifs internationaux (GESI), dans l’optique de montrer qu’on a développé une certaine expertise. La France, et Paris, va continuer de se positionner pour accueillir ces grands événements sportifs internationaux. Évidemment, la plus belle vitrine seront les Jeux Olympiques et Paralympiques qui arrivent en 2024, mais c’est notre volonté collective de faire de Paris une place forte du sport mondial et de continuer à l’être à l’avenir.

La ville de Paris accueille également des grands événements sportifs handisport, comme les championnats du monde de para-athlétisme l’été dernier. Est-ce que la ville souhaite multiplier leur organisation ?

Bien sûr. Mais quand je parle du sport, j’inclus le handisport. Pour moi, ça fait partie intégrante de la réflexion et de la stratégie. Quand je vous dis qu’on veut être une terre d’événements sportifs, cela inclut bien sûr tout ce qui concerne le handisport. J’en parlais tout à l’heure avec un membre de la Fédération handisport : entre 10 et 15% de la population mondiale est atteinte d’un handicap, donc il faut que 10 à 15 %, voire plus, des événements qu’on accueille chez nous, soit du handisport.

Cela permet de créer des vocations. Dans le cadre du programme d’héritage des Jeux, on a souhaité avoir 40 sections de parasports à Paris en 2024. On va atteindre cet objectif alors qu’on était à 7 ou 8 en 2018. C’est la première fois que la ville accueille les Jeux Paralympiques et j’espère que ça sera le plus grand succès possible. On lui a donné la même ambition que les Jeux Olympiques, pour que les personnes en situation de handicap qui veulent pratiquer du sport puissent trouver un club à Paris.

Vous parliez du public. Il y a eu beaucoup d’enfants et de familles. Est-ce que cela peut permettre d’être un accélérateur dans le changement des mentalités vis-à-vis du handicap ?

C’est souvent comme cela que les changements et les révolutions arrivent. Avoir des familles, des enfants et des femmes qui viennent parce qu’elles sont parfois plus porteuses d’évolution que les hommes qui sont parfois plus conservateurs, ça amène ces avancées-là. C’est un très bon signal, mais il faut travailler sur l’ensemble de la population. Ce qui, hier, était une exception, devient aujourd’hui quelque chose de normal et demain ce devra être une obligation. Ça passe par un changement des mentalités qui est en train de s’opérer. Et j’espère que les Jeux Paralympiques vont aider.

Voir que les athlètes ukrainiens étaient présents vous rassure-t-il pour les Jeux ?

Je les ai vus avec beaucoup de joie et de fierté. Je suis content de voir que malgré l’épreuve que le pays traverse et la guerre qui lui est faite, certains d’entre eux peuvent avoir des sas et, peut-être, donner de l’espoir ainsi que des petits moments de joie à la population qui est dans la difficulté. Pour moi, c’est toujours extrêmement important de voir ça. De par mes fonctions, j’ai eu l’occasion de parler de ces sujets avec le CIO, le comité d’organisation et les délégations ukrainiennes. J’ai récemment reçu mon homologue de la ville de Kiev et on a beaucoup parlé de ces sujets compliqués de diplomatie internationale, dans lequel le sport a un rôle à jouer, même si ce n’est pas ce qui fait arrêter la guerre. La ville de Paris souhaitait s’aligner sur la position des athlètes ukrainiens. J’espère et je sais qu’ils viendront à Paris. C’était à notre souhait le plus fort. On verra les conditions avec les athlètes russes. C’est un autre enjeu et si c’est le cas, ce ne seront pas des athlètes russes, mais des athlètes qui appartiennent à un pays et qui ne concourront pas pour la Russie.

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