Carnet noir
Valéry Giscard d’Estaing : Chasse, tennis et traditions

Il a été président de la République entre 1974 et 1981. Amateur de sport, de tennis, de chasse et de ski, il a connu le Général de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand et Jacques Chirac. Il leur a tous survécu. Valéry Giscard d’Estaing est mort aujourd’hui, il avait 94 ans.
Valéry Giscard d’Estaing, Kennedy à la française
Il sera peut-être étrange au lecteur de 2020 de lire cela mais Valéry Giscard d’Estaing a représenté le changement et la modernité. Après les années De Gaulle et Pompidou, l’Auvergnat né en Allemagne et élevé à Paris a incarné une vision et une façon nouvelle de faire de la politique. Premier énarque à devenir président de la République, il est aussi le premier candidat à avoir utilisé à ce point la communication et les médias pour une campagne présidentielle en France. Se voulant, grand bourgeois devenu anobli par la particule, une manière de Kennedy à la française après que Jean Lecanuet et Jacques Chaban-Delmas y ont successivement échoué. Tout était alors bon pour faire simple (comprendre peuple) et moderne. Parmi d’autres choses, Valéry Giscard d’Estaing a utilisé le sport à ces fins.
Avant même d’être président ou en campagne, Valéry Giscard d’Estaing cultive son image. Ainsi, en 1973, on le voit disputer un match de football. La scène a lieu à Chamalières où la tradition familiale a voulu qu’il soit élu. Tout modernisateur qu’il soit, il ne dispute pas un match contre l’équipe du coin ou la sélection académique locale. Valéry Giscard d’Estaing dispute une rencontre de notables, élus contre commerçants. On ne se refait pas. L’effet à l’époque est pourtant conséquent et pour cause. Imagine-t-on le Général de Gaulle en short ? Verrait-on Georges Pompidou jouer au football ? Qu’importe que celui qui n’est encore que ministre des finances manie la gonfle avec l’habilité d’une poule et un couteau.
Chasse, tennis et traditions
Que Valéry Giscard d’Estaing ait choisi le football n’est pas anodin. Jeune, il pratique avec aisance tennis, ski et chasse. Né en Allemagne en 1926, il grandit à Paris dans une famille bourgeoise de l’aristocratie administrative. Son père, comme lui plus tard, est inspecteur des finances. Élève des meilleurs lycées de France, il acquiert tous les codes de la meilleure société qui soit. Le tennis et le ski en tête. Ces sports, culturellement et sociologiquement, ne font pas très proche peuple. En 1973, le sport idoine c’est le football, à la limite le rugby ou le cyclisme. À croire que le Grand Trésorier n’avait pas très envie de prendre son comptant de gnons. C’est dans cet esprit que Valéry Giscard d’Estaing s’est laissé filmer jouant de l’accordéon ou qu’il s’invitait à dîner chez les Français.
Valéry Giscard d’Estaing s’en va-t-en guerre
S’il y a une passion que Valéry Giscard d’Estaing n’a jamais caché ni mis entre parenthèses, c’est la chasse. Il l’envisage comme un sport qu’il considère national et plus populaire que le football. Secrétaire d’État puis ministre du Général de Gaulle, il est régulièrement invité aux chasses présidentielles et ne manque jamais de tâter de la gâchette. A-t-il conservé de ses années de brigadier dans la 1ère Armée du Général de Lattre de Tassigny le goût des armes ? Engagé volontaire à 19 ans après avoir participé à la libération de Paris, il combat en Allemagne. Il est cité pour bravoure et reçoit la Croix de Guerre. Ce n’est toutefois de toute évidence pas en Allemagne que Valéry Giscard d’Estaing a pris le goût des safaris. Il est cité dans le magazine Rowland Ward parmi les chasseurs d’éléphants de première force. On estime qu’il a tué plus d’une cinquantaine de pachydermes. Un comble pour un Chevalier de l’ordre de l’Éléphant danois.
C’est que Valéry Giscard d’Estaing ne manquait jamais de chasser au cours de ses voyages en Afrique. Les présidents ou chefs d’État de tout poil le savaient et se plaisaient à lui faire ce cadeau. C’est au cours de l’un de ces voyages officiels qu’il avait reçu en 1973 du président centrafricain Bokassa un cadeau qui a fait beaucoup parler. Une plaquette de diamants de 30 carats que le Canard Enchaîné d’abord et Le Monde ensuite reprochent au Chef de l’État de ne pas avoir restitué. Traitée par le mépris par Valéry Giscard d’Estaing, l’affaire jouera pour beaucoup dans la défaite du Président à l’élection de 1981.
La une de Tennis Magazine
Durant son mandat aussi, Valéry Giscard d’Estaing a utilisé le sport comme un puissant vecteur de communication. D’abord en se mettant personnellement en scène. En 1975, il convie une troupe de journalistes. 60 reporters viennent assister aux vacances présidentielles à Courchevel. On y voit le président de la République descendre bon an mal an les pentes de ce qui ne peut pas être considéré comme la plus populaire des stations. Mais la vraie passion giscardienne, certes après la chasse, c’est le tennis. En 1978, il fait la une de Tennis Magazine. Drapé de Lacoste blanc, Valéry Giscard d’Estaing fait apparaître des jambes élancées et un coup droit old-school.
On ne peut pas dire que se faisant, il contredise l’image que son mandat lui a forgé. Celle d’un président lointain et surtout éloigné des réalités des Français. Ses manières, singées par exemple par Thierry le Luron, couplées au faste et à la très haute conception qu’il se fait de lui-même forment l’image d’un monarque bien plus que d’un président. Une image en partie injuste quand on compare sa pratique du pouvoir et son bilan à ceux de ses prédécesseurs. Le septennat de Valéry Giscard d’Estaing aura été marqué par une relative libéralisation des médias et de la culture. C’est surtout la libéralisation de la société qui reste le plus dans les mémoires avec en point d’orgue la légalisation de l’IVG portée par Simone Veil.
Elysée, élisez-moi
Battu par François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981, Valéry Giscard d’Estaing reste dans le paysage politique français. Sans jamais tout à fait abandonner l’idée de revenir à l’Elysée, sans jamais non plus en être en capacité. Député, parlementaire européen, président de Conseil régional et leader centriste, il ne cessera d’influencer la vie politique française jusqu’au début des années 2000. Il consacre ses dernières années à la littérature, l’Académie française et sa fondation.
Valéry Giscard d’Estaing aura finalement traversé près d’un siècle d’une vie riche. Il aura surtout traversé 50 ans d’histoire politique française et internationale.

Carnet noir
Dakar 2021 : le motard Pierre Cherpin est mort

DAKAR – La famille du Dakar perd à nouveau l’un de ses membres. Le motard amateur Pierre Cherpin, 52 ans, est décédé lors de son rapatriement en France. C’est sa famille qui a annoncé la mauvaise nouvelle ce vendredi matin.
Après Hubert Auriol, c’est un autre membre de la famille Dakar qui s’est éteint. Pierre Cherpin, 52 ans, est en effet décédé dans la nuit de jeudi à vendredi. Le pilote amateur, qui participait à son 4ème Dakar après avoir déjà participé au mythique rallye-raid en 2009, 2012 et 2015, avait subi une grosse chute dimanche dernier, lors de la 7ème étape entre Ha’il et Sakaka. Gravement blessé, opéré d’urgence d’un hématome extra-dural, Pierre Cherpin souffrait d’un traumatisme crânien mais aussi d’un pneumothorax. Hospitalisé en Arabie Saoudite depuis son accident, il était dans l’avion médicalisé pour l’aéroport du Bourget au moment de son décès. « Pierre nous a quitté des suites d’une fièvre aigüe probablement d’origine cérébrale dans l’avion sanitaire qui l’a déposé au Bourget », a déclaré sa famille sur la page Facebook du pilote.
Depuis sa création en 1979, Pierre Cherpin est le 22ème motard à perdre la vie. Un nouveau décès qui rappelle à quel point le plus mythique des rallyes-raids est impitoyable. Toute l’équipe de Dicodusport adresse ses plus sincères condoléances à ses proches et sa famille.
Carnet noir
Jean-Pierre Lux, ancien international du XV de France, est mort

Nos confrères de Rugbyrama ont confirmé le décès de l’ancien international français, Jean-Pierre Lux, à l’âge de 74 ans.
International avec le XV de France à 47 reprises entre 1967 et 1975, Jean-Pierre Lux a marqué 12 essais avec les Bleus et a porté les maillots de deux clubs, l’US Tyrosse et Dax. Après sa carrière de joueur, il s’est impliqué dans le rugby, en étant le président de European Rugby Cup de 1999 à 2014 et en siégeant au comité directeur de la Ligue Nationale de Rugby de 1998 à 2012. Il a ensuite été durant quatre ans au comité directeur de la Fédération Française de Rugby.
Toute l’équipe de Dicodusport présente ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Toute la rédaction de Midi Olympique et Rugbyrama présente ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.https://t.co/uP8B6rLY7r
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 15, 2020
Carnet noir
Décès de Gérard Houiller, ancien sélectionneur des Bleus et entraîneur de Lyon

CARNET NOIR – Gérard Houiller, ancien sélectionneur de l’équipe de France, mais aussi entraîneur de Liverpool ou encore de l’Olympique Lyonnais, s’est éteint à 73 ans ce lundi 14 décembre.
C’est une grande figure du football français qui s’est éteint ce lundi matin. Gérard Houiller, sélectionneur des Bleus (92-93) lors de l’élimination face à la Bulgarie en 1993, est aussi l’homme qui a permis au PSG de remporter son premier titre de champion de France, en 1986. Il a également remporté deux titres de champions de France avec l’OL, en 2006 et 2007. Depuis 2016, l’ancien manager de Liverpool (98-2004), club avec lequel il a remporté la Coupe de l’UEFA lors de la saison 2000-2001, était un conseiller spécial du président Aulas, un homme de l’ombre de l’OL. Nos pensées vont à sa famille et ses proches.
⚫ Nous avons la tristesse d’apprendre le décès de Gérard Houllier, qui s’est éteint dans la nuit, à l’âge de 73 ans. Nos pensées accompagnent tous ses proches.
— RMC Sport (@RMCsport) December 14, 2020
Carnet noir
Légende du foot italien, Paolo Rossi est mort

CARNET NOIR – Après Diego Maradona le 25 novembre dernier, c’est un autre Monument de football qui s’est éteint. La légende italienne Paolo Rossi est décédé à l’âge de 64 ans.
Héros de la Coupe du monde 1982 lors de laquelle il avait inscrit six buts pour une victoire finale de l’Italie, Paolo Rossi n’est plus. Le natif de Prato en Toscane avait même remporté le Ballon d’Or la même année. À 64 ans, il serait décédé d’une maladie incurable, comme le précise la presse italienne. En club, il a principalement porté le maillot de la Juventus (1973-1976 puis 1981-1985 avec deux titres à la clé) et de Vicence (1976-1980) avant de terminer sa carrière par une saison à l’Hellas Vérone (1986-1987).
Je ne peux pas y croire… je ne veux pas y croire…
Un des héros du football italiens, ballon d’or et légendaire protagoniste de la Coupe du Monde 1982 avec ce triplé inoubliable face à un des plus grands Brésil de l’histoire.Ciao Pablito#PaoloRossi pic.twitter.com/rMzZR296mR
— Simone Rovera (@SimoneRovera) December 10, 2020
Athlétisme
L’athlétisme américain en deuil, avec les décès d’Arnie Robinson et Rafer Johnson

Deux champions olympiques américains nous ont quittés cette semaine. Arnie Robinson, champion olympique de saut en longueur en 1976, et Rafer Johnson, champion olympique de décathlon en 1960, sont décédés respectivement mardi et mercredi.
Arnie Robinson, la référence du saut en longueur dans les années 1970
C’est en 1971 qu’Arnie Robinson remporte son premier titre de champion des États-Unis de saut en longueur. Durant la décennie, il en remportera six. Toujours en 1971, Robinson gagne aussi les Jeux panaméricains. Un an plus tard, il participera à ses premiers Jeux olympiques, à Munich (Allemagne). Malgré sa médaille de bronze, c’est quatre ans après que Robinson forgera sa renommée. Il profitera des JO de Montréal (Canada), en 1976, pour sortir le meilleur saut de sa carrière, à 8,35 mètres, et s’arroger le titre de champion olympique.
Arnie Robinson s’est éteint à l’âge de 72 ans. Depuis 2005, l’ancien champion olympique luttait contre une tumeur cérébrale. Lorsqu’elle avait été diagnostiquée, les médecins ne lui avaient promis que six mois de survie.
L’homme qui a allumé les records et la flamme olympique
En 1956, Rafer Johnson participe aux Jeux olympiques, à Melbourne (Australie), et devient vice-champion olympique de décathlon. Quatre ans plus tard, à Rome (Italie), le titre olympique ne lui échappe pas. Le décathlonien a dominé sa discipline durant son époque, s’appropriant trois records du monde entre 1955 et 1960.
Après sa carrière de sportif, Johnson s’est reconverti en acteur et s’est engagé politiquement. Le décathlonien était, en effet, proche de Robert Francis Kennedy, petit frère du trente-cinquième président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy. En 1968, Johnson participe à la tragique campagne de Robert Kennedy. Lors de l’assassinat de ce dernier, l’ancien champion olympique avait attrapé et maîtrisé l’assassin avant qu’il ne s’échappe.
L’image la plus marquante de Rafer Johnson s’est certainement produite en juillet 1984, à Los Angeles. Il a été le dernier relais de la flamme olympique, autrement dit, celui qui a allumé la flamme des Jeux olympiques pour marquer le coup d’envoi de la vingt-troisième olympiade. Rafer Johnson s’est finalement éteint mercredi, à l’âge de 86 ans.
Poster un Commentaire