Endurance
6h de Spa-Francorchamps 2023 : Toyota poursuit sa domination, Ferrari garde sa place sur le podium

WEC – A l’occasion de la troisième manche du championnat d’endurance, qui se tenait ce samedi sur le tracé de Spa-Francorchamps, Dicodusport revient sur les principaux enseignements de cette édition.
Signe de l’attachement que le WEC porte au mythique circuit belge, les 6h de Spa-Francorchamps sont avec les 24h du Mans la seule épreuve qui s’est toujours déroulée depuis sa création en 2012. Troisième des sept meetings prévus par le championnat cette année, l’édition 2023 n’a pas manqué de suspense. A un mois du double tour d’horloge sarthois, on récapitule les faits d’armes à retenir.
Toyota l’emporte de nouveau et signe un doublé
Comme lors des 1000 Miles de Sebring en ouverture de la saison, et il y a deux semaines à Portimão, Toyota n’a pas eu à forcer son talent pour rafler la mise. Son choix de pneumatiques au départ s’est avéré payant (les deux autos ont décidé de s’élancer en slick). La marque japonaise a récité sa partition en piste et dans les stands pour s’assurer un confortable doublé.
Si la #7 de Mike Conway a connu quelques premiers tours délicats du fait d’une piste quelque peu humide, celle-ci a bénéficié des premiers safety-cars et d’une piste rapidement devenue sèche pour prendre les devants. A l’arrivée, le, trio que forme le britannique avec Kamui Kobayashi et José Maria Lopez devance la voiture sœur, la #8 de 12 secondes. C’est une deuxième victoire en trois manches pour l’équipage de la #7.
Parti en fond de grille après ses déboires en qualifications la veille, la GR010 Hybrid #8 a vite recollé au wagon des hypercars et décroche un troisième podium consécutif. Plus que jamais, les Toyota se portent comme les grands favoris du centenaire des 24h du Mans, les 10 et 11 juin prochains.
Next stop: victory zone. 🔥#WEC #6HSpa pic.twitter.com/rhUqZVry6Z
— FIA World Endurance Championship (@FIAWEC) April 29, 2023
Ferrari décevant puis rassurant
En optant pour une stratégie différente des prototypes japonais (pneus pluie utilisés au départ), Ferrari pensait avoir fait le bon choix. C’est en tout cas ce que laissaient présager les premiers tous, quand les deux 499P ont dépassé la Toyota #7 et pris quelques longueurs d’avance. Mais il n’en a rien été. Pire, les Italiennes se sont retrouvées en fond de classement de la catégorie Hypercar au moment où la piste s’est asséchée.
Distancée à plus d’un tour des leaders, il a fallu cravacher toute la course pour que Ferrari refasse une partie de son retard. Mais la #50 a vu rouge à 1h30 du drapeau à damiers, quand Antonio Fuoco, reparti des stands avec des pneus froids, n’a pu maîtriser son auto et a tapé le rail dans la descente du Raidillon. La #51 semblait bien partie pour terminer au pied du podium. Mais un dernier excellent relais de James Calado, couplé à une baisse de régime de Frédéric Makowiecki sur la Porsche #5 a permis à la Scuderia de sauver les meubles avec une troisième place à plus d’une minute de la Toyota victorieuse.
The Ferrari Hypercar #50 is out of the race after Antonio Fuoco hits the wall after exiting the pits.#WEC #6HSpa pic.twitter.com/DLHlGSvhqT
— FIA World Endurance Championship (@FIAWEC) April 29, 2023
Porsche et Cadillac perdent une auto
Alors que les Porsche avaient réussi un début d’épreuve prometteur en ne perdant que très peu de terrain sur Toyota, les choses se sont emballées par la suite. La #6 que le local de l’étape Laurens Vanthoor pilotait et qui se maintenait en seconde position s’est immobilisée sur la ligne de départ/arrivée sans jamais pouvoir redémarrer. Est mis en cause un problème de puissance.
Enfin, les espoirs de podium reposaient sur la #5. Mais Frédéric Makowowiecki, certainement avec des pneus usés, n’a pu contenir la remontée et la fougue de Calado sur la Ferrari #51 qui l’a dépassé dans l’ultime boucle pour lui ravir la troisième place. Cruel pour Porsche, placé devant les belles rouges durant la quasi-totalité de l’épreuve. Mais quand on connaît la performance des Ferrari depuis le début de saison, il n’y a rien d’étonnant.
Pour ses débuts en compétition, la Porsche privée de Jota termine à la 6ème place du classement général, dans le même tour que la Cadillac #2, 5ème. Les Américains avaient fait le déplacement en Belgique avec une auto supplémentaire : la #3 tout droit venue de l’IMSA (championnat du monde nord-américain) confiée aux mains de Bourdais-Van der Zande-Aitken dans l’objectif de préparer le Mans. Troisième en début de course puis deuxième au bout d’1h 30, Van der Zande a perdu la direction assistée et a écrasé son prototype en haut du raidillon. Le Néerlandais est sorti indemne de cette violente sortie.
SAFETY CAR 🟡
Massive crash for the #3 Cadillac at the top of the Raidillon. Driver ok.#WEC #6HSpa pic.twitter.com/r02J1oqWAe
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Peugeot peu convaincant
Globalement, les Peugeot n’ont pas connus de gros ennuis. En soi, c’est une première victoire quand on sait d’où vient la marque au lion. Mais les Peugeot ont comme trop souvent manqué de performance pure pour rivaliser ne serait-ce qu’avec Porsche et Cadillac, les deux constructeurs LMDh. La première, la #93 termine même derrière la seule Glickenhaus, mais à la 14ème place, soit derrière 6 LMP2. La deuxième, la #94 se classe 17ème. Du travail, il y en a encore. Il faudra à la troupe d’Olivier Jansonnie analyser ce qui n’a pas été pour faire un bond avant, comme cela avait été le cas entre Sebring et Portimão. Mais Le Mans va vite arriver.
WRT l’emporte en LMP2
S’il existe une catégorie où on ne s’ennuie jamais, c’est bien le LMP2. Certes, les châssis de chaque auto sont préparés exclusivement par Oreca, les moteurs (V8 Gibson) sont les mêmes, mais au moins il n’y a pas de Bop (Balance de Performance) pour attiser les polémiques. Et cela, il faut le prendre en compte car nous reconnaissons là le véritable travail des équipes et des pilotes.
Durant les 6h de course, United Autsoports, Prema, Team WRT et Jota ont tous à un moment donné occupé une place dans le top 3. C’est seulement vers la fin et les dernières stratégies déployées par les équipes dans les stands qu’une hiérarchie s’est dessinée. A ce petit jeu, la Prema #63 de Pin, Bortolotti et Kvyat a été mise hors-jeu pour la victoire après qu’une pénalité de 3 minutes lui a été infligée pour une infraction sous régime de neutralisation.
Au final, au prix d’un dernier mano a mano entre la WRT #41 et la United Autosports #23, la décision s’est faite dans les stands quand les deux autos se sont arrêtées en même temps à 10 minutes du terme. Le team belge a été le plus prompt et repart avec les lauriers. Rui Andrade s’impose avec ses équipiers Louis Delétraz et Robert Kubica d’un rien (6 secondes) sur la #23 du team anglo-américain. Inter Europol Competition complète le tiercé de tête.
It’s a win at home for WRT as the #41 crosses the line first in LMP2. 💪#WEC #6HSpa pic.twitter.com/PQoTcBUDtn
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Ferrari s’adjuge le succès en GTE AM avec Lilou Wadoux
Il s’agit de son tout premier succès, et il compte d’autant plus que c’est également le premier en WEC depuis 11 ans. Lilou Wadoux, âgée de 22 ans seulement n’en finit plus d’impressionner son monde. Promue pilote usine Ferrari, elle a fait le job ce samedi avec ses équipiers Alessio Rovera et Luis Perez Companc pour s’offrir une victoire amplement méritée. Sur la ligne, le Richard Mille AF Corse, flanqué du numéro 83 précède la Corvette #33, alourdie pour l’occasion de 45 kilos. L’Américaine se contente d’une deuxième place, à 18 secondes du vainqueur. Nicky Catsburg aura réussi à tenir sous la pression de l’Aston Martin ORT By TF #25 de Charlie Eastwood, qui échoue à 0.249 seconde.
Plus de 70 000 spectateurs enregistrés sur le week-end
Mine de rien, c’est un beau chiffre. Plus de 70 000 fans ou spectateurs se sont massés autour du toboggan des Ardennes pour assister à la dernière course en guise de préparation des 24h du Mans. Avec sa nouvelle tribune, installée dans la descente du Raidillon, ses animations et la multiplication des écrans géants, le circuit de Spa-Francorchamps a mis les moyens pour rendre ses événements attrayants. Et cela a été un succès pour la course du WEC, qui vient d’ailleurs de signer un accord pour que l’épreuve reste au calendrier au moins jusqu’à 2028.
LMGTE Am | Richard Mille AF Corse takes first victory of the season as Luis Perez Companc, Alessio Rovera and Lilou Wadoux triumph.
Full LMGTE Am results 👇 pic.twitter.com/Z8xAEuZmcO
— FIA World Endurance Championship (@FIAWEC) April 29, 2023