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Coupe du monde de biathlon 2023-2024

Coupe du monde de biathlon : Qu’attendre de l’équipe de France masculine ?

Louka Lesueur

Publié le

Coupe du monde de biathlon Qu'attendre de l'équipe de France masculine
Photo Icon Sport

COUPE DU MONDE DE BIATHLON 2023/2024 – À quelques jours de l’ouverture de la Coupe du monde de biathlon, plusieurs interrogations se posent quant aux résultats espérés pour l’équipe de France masculine. Après une saison, globalement, décevante, les Bleus seront fortement attendus. De quoi se pencher sur ces attentes. 

Une amélioration au tir

Si les résultats obtenus la saison passée en individuel n’ont pas été à la hauteur des attentes, cela passe avant tout par le tir qui n’a pas été au rendez-vous pour les Bleus. Malgré des progrès par rapport à la saison précédente pour certains, notamment Fabien Claude et Éric Perrot, ils ont été globalement loin des meilleurs cette saison.

En effet, pour voir un Tricolore dans le classement des meilleurs tireurs, il faut descendre assez bas, avec Quentin Fillon Maillet. Le lauréat du gros globe de cristal en 2022, a blanchi 388 cibles sur 449, soit un total de 86%. En guise de comparaison, le premier de ce classement, le Norvégien Sturla Laegreid, a obtenu 91%, 88% pour Johannes Boe.

Si le score de QFM reste encore proche des meilleurs, le second meilleur tireur français, Fabien Claude, n’obtient que 83% de réussite au tir (ce qui constitue néanmoins une belle progression pour lui).



Les 4 autres tricolores sont encore plus loin :

– Émilien Jacquelin à 80%
Antonin Guigonnat à 80%
– Émilien Claude à  82%
– Éric Perrot à 84 %



Sachant que les deux derniers cités n’ont pas réalisé toute leur saison en Coupe du monde. Il faudra donc encore que les Bleus aient progressé à ce niveau, afin de rivaliser avec leurs adversaires.

Le retour au plus haut niveau d’Émilien Jacquelin

On le sait, la saison dernière, Émilien Jacquelin l’a écourtée, juste après les Mondiaux, alors qu’il restait encore 3 étapes. Des championnats du monde décevants pour le Français, individuellement parlant, avec comme meilleur résultat, une 36ème place sur le sprint. Les bons résultats en relais (champion du monde en relais hommes, 3ème du relais mixte) ne l’avaient pas fait changer d’avis. Une décision prise suite à une usure mentale qui l’empêchait de prendre du plaisir dans son sport et donc de performer.

Pourtant, la saison, il l’avait bien commencée avec un podium (3ème) à Kontiolahti puis deux autres (2ème et 3ème) à Hochfilzen. Mais la suite a été d’une grande irrégularité, et de durs échecs, comme cette 64ème place sur le sprint de Pokljuka, synonyme de non-qualification à la poursuite. C’est la seule course qu’il avait disputée en Slovénie d’ailleurs.

Après cette déconvenue, l’Isérois était parti du côté de Val Ridanna en Italie afin de s’entraîner au tir, et avait manqué l’individuel de Ruhpolding. Celui qui nous avait fait rêver avec ses deux titres mondiaux sur la poursuite, et ses tirs stratosphériques, n’y était plus, et avait donc annoncé stopper sa saison, dans le but de faire une longue pause.

Le moral et le plaisir semblent alors être revenus depuis la reprise de l’entrainement, si l’on en croit les déclarations du Grenoblois. Au mois d’octobre, du côté de Prémanon, Émilien Jacquelin s’est confié à Ski Chrono. « Tout se passe bien depuis le début de la préparation, le moral ça va, les jambes aussi […] Je suis super content de retrouver du plaisir dans mon sport ».

Le biathlète isérois s’est ensuite rassuré aux Championnats de France à Arçon avec le titre en sprint puis en poursuite. Et de nouveau, le plaisir semblait être présent. Il assurait d’ailleurs à nos confrères de Nordic Magazine que « le moral était au beau fixe », et qu’il « espérait refaire des podiums rapidement ». De quoi laisser imaginer une saison à la hauteur de son talent.

Un renouveau pour Quentin Fillon Maillet

Le vainqueur de la Coupe du monde 2021-2022, a connu une saison beaucoup plus contrastée l’hiver dernier. Lui qui avait brillé, que ce soit à ski ou au tir, semblait avoir perdu son meilleur niveau. Une baisse de niveau en tir (85% en couché, 88% en debout, contre 88% et 91% lorsqu’il avait gagné le gros globe), mais surtout sur les spatules.

Le Jurassien s’est retrouvé à plusieurs reprises à plus d’une minute de l’ogre Johannes Boe. Mais malheureusement pour lui, également à plus de 30, 40, voire parfois 50 secondes de ses autres concurrents comme Laegreid ou encore Samuelsson. Pour voir le premier podium du Tricolore, il aura fallu attendre la 4ème étape, à Pokljuka, où il s’est classé deuxième, intercalé entre les frères Boe. Mais loin d’être rassurant une nouvelle fois, puisqu’il était à plus d’une minute du premier, Johannes Boe malgré une erreur de moins.

Plusieurs fois, il apparaissait quelque peu dépité, dans l’incompréhension, au micro des différents médias d’après-course : « J’espère que ça va venir, car l’année dernière, avec 9/10, je pouvais espérer la victoire, là, je suis loin du podium ».

Le biathlète de 31 ans s’était accroché tout le long de la saison, la forme à skis est arrivée tard dans l’hiver, et en dents de scie. D’une course à l’autre, ses temps de ski variaient. QFM aura décroché un second podium (2ème de la poursuite) sur la dernière étape à Oslo, avant de clôturer une saison bien loin de ses attentes, terminant à la 8ème place du classement général.

Si son niveau à skis revient, nul doute que le Français remontera rapidement sur la boîte, et ira chercher un meilleur classement. D’autant que ses espérances envers lui-même n’ont pas diminué, comme il l’a annoncé récemment.

Enfin la saison de Fabien Claude ?

Arrivé sur le circuit Coupe du monde depuis 2016, Fabien Claude n’a jamais réellement explosé. Seulement un podium individuel (3ème de l’individuel de Pokljuka en 2020) en six ans sur le circuit. Pour autant, d’année en année, son classement au général ne cesse de s’améliorer. 85ème sur la saison 2017-2018, il a ensuite fini 47ème, deux fois 19ème, 14ème, et enfin 10ème la saison dernière.

Au tir, il a nettement progressé, en couché principalement, avec une amélioration de 6 points de pourcentage (81% à 87%). Mais son tir debout pèche encore trop souvent, avec seulement 78% de réussite. Sur la dernière saison, il aura frôlé le podium à plusieurs reprises, en particulier du côté du Grand-Bornand avec deux quatrièmes places, sur la poursuite, puis la mass start. Mais aussi deux cinquièmes places d’affilée en République Tchèque à Nove Mesto.

En revanche, en relais, Fabien Claude s’est forgé une place qu’il ne quitte (quasiment) plus. Titré en relais hommes avec ses coéquipiers aux Mondiaux d’Oberhof, il est régulièrement placé dans l’équipe mixte également. Le Vosgien pourra s’appuyer sur ses performances en relais et sur son expérience engrangée toutes ces années pour accrocher plus souvent le podium et viser sa première victoire individuelle en Coupe du monde.

Continuer l’apprentissage pour Éric Perrot et Émilien Claude

Même si l’un est déjà monté sur le podium d’une Coupe du monde (Éric Perrot 3ème de la mass start d’Östersund), ils ne possèdent (surement) pas encore l’expérience nécessaire pour obtenir de la régularité dans les bons résultats. Ils ont vécu la même chose lors de la saison passée, soit un passage en IBU Cup (circuit du niveau inférieur), à la suite de mauvais résultats. Cependant, le plus jeune (Perrot), a fini la saison en Coupe du monde, contrairement à son coéquipier resté en IBU Cup. Chacun a progressé, notamment sur le tir, mais la régularité est encore compliquée à tenir tout le long d’une saison.

De meilleurs résultats seront attendus, et nécessaires à leur tenue en Coupe du monde, car derrière, les talents poussent en IBU Cup. Oscar Lombardot, déjà passé par la CDM, espère pouvoir chiper une place. Mais il faudra aussi qu’ils se méfient de Sébastien Mahon ou encore Valentin Lejeune, auteur de beaux résultats lors des courses de sélections à Bessans.

Comme prévu, les attentes sont nombreuses et élevées concernant cette équipe masculine. Et c’est tout naturel, quand on connaît les talents de chacun d’eux. Un 6ème homme tentera de briller. Antonin Guigonnat sera, lui aussi, présent cette saison au sein de l’équipe. Le lancement de la saison aura lieu le 25 novembre à Östersund en Suède avec le relais mixte et relais mixte simple.

Passionné depuis tout petit par les exploits de Bolt, Fourcade, Riner, Lavillenie, Wilkinson, Hirscher. Les émotions provoquées par le sport ont bercé mon enfance et continuent de le faire aujourd'hui. Grand chauvin, je suis le plus grand supporter des frenchies.

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