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Cyclisme sur route 2023

Cyclisme sur route : Nos 6 déceptions de la saison 2023

Etienne Goursaud

Publié le

Cyclisme sur route Les 6 déceptions de la saison 2023
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CYCLISME SUR ROUTE 2023 – Focus sur ces six coureurs attendus en début d’année, mais qui n’ont pas su réaliser une saison à la hauteur des attentes, à des degrés différents.

Wout Van Aert

Avant de prendre une levée de boucliers, la saison de Wout Van Aert n’est pas catastrophique, bien au contraire. Il est encore à ce jour 5ᵉ au classement UCI. Sa régularité est exceptionnelle, puisque 3ᵉ de Milan-San Remo, 4ᵉ du Ronde, 3ᵉ de Paris-Roubaix ou encore deuxième des Mondiaux. Mais sur le plan du palmarès et des succès, son année 2023 n’est pas à la hauteur du talent du Belge. Qui n’a remporté « que » cinq courses cette année. Certes, c’est aussi bien que Mathieu van der Poel. Mais le Néerlandais a remporté deux Monuments et la course en ligne des championnats du monde. Si on ne peut pas exclure la malchance de sa crevaison sur Paris-Roubaix, alors qu’il était parti en solitaire dans le Carrefour de l’Arbre, WVA a été dominé sur chaque rendez-vous important cette année.

Grand Prix E3 2023 Wout Van Aert garde sa couronne (1)

Grand Prix E3 2023 – Wout Van Aert vainqueur devant Mathieu van der Poel – Photo Icon Sport

Dominé sur le Ronde par la fougue de Tadej Pogacar, laminé sur l’accélération de MVDP lors des championnats du monde. Et même sur le Tour de France, il n’a jamais trouvé l’ouverture. Certes, il a beaucoup roulé pour son équipier, Jonas Vingegaard. Mais ce fut déjà le cas en 2022. Ce qui ne l’avait pas empêché de remporter trois étapes et le maillot vert. Il a eu des opportunités sur cette Grande Boucle. Mais a été dominé par la malice de Victor Lafay à San Sebastian et par Wout Poels au Bettex. Pour la première fois depuis sa découverte du Tour, il n’a pas gagné d’étape. Surtout, on se souvient de ses déclarations en début d’année, où il expliquait vouloir moins en faire pour se concentrer sur ses objectifs. Manifestement, un choix qui n’a pas payé.



Julian Alaphilippe

Là aussi, pour le double champion du monde, il convient de tempérer. Car on n’oublie pas sa terrible chute sur Liège-Bastogne-Liège 2022. Le Français aurait pu laisser plus que sa carrière, dans la descente du Col du Rosier. Néanmoins, voir ce champion d’exception devenir un coureur plus banal, cela fait un peu mal au cœur. On y a parfois cru, notamment quand il lève les bras sur les routes du Critérium du Dauphiné.

Mais il a souvent été cantonné à un rôle de coéquipier, particulièrement pour son leader Remco Evenepoel ou encore Ilan Van Wilder sur les dernières semi-classiques italiennes. Fréquemment lâché rapidement dès que la course a été difficile, il termine 51ᵉ du Ronde, 86ᵉ de Liège-Bastogne-Liège et 36ᵉ du Tour de Lombardie. Des courses qu’il n’a certes jamais gagnées, mais où il a brillé par le passé. Qu’il semble loin le temps où on se demandait combien de Monuments, il pouvait gagner. Son compteur reste bloqué à ce Milan-San Remo en 2019. Et on se demande bien comment il pourra aller en chercher un deuxième, au vu de la hiérarchie actuelle.



Critérium du Dauphiné 2023 Julian Alaphilippe s'adjuge la 2ème étape

La deuxième étape du Dauphiné, seul véritable coup d’éclat de la saison de Julian Alaphilippe – Photo Icon Sport

Benoît Cosnefroy

Il termine en dehors du top 100 au classement UCI. Cela symbolise la faillite d’un des leaders d’AG2R Citroën, qui a prolongé pour deux saisons supplémentaires avec la formation savoyarde. Le Normand n’a pas trouvé le chemin de la victoire sur cette saison 2023. Y compris sur les routes françaises, notamment dominé par Romain Grégoire sur le Tour du Limousin. Sur les grandes courses, le bilan est famélique. 22ᵉ de Milan-San Remo, 54ᵉ de Liège-Bastogne-Liège, certes pas épargné non plus par des soucis de santé au printemps dernier. Ce dimanche, il termine seulement 54ᵉ de Paris-Tours. On peut quand même saluer sa 16ᵉ place du Ronde, ce qui est plutôt encourageant pour la suite, sur un profil de course à la base peu à sa convenance.

Sur le Tour de France, il n’est même pas entré dans le top 20 d’une étape. Malgré quelques étapes qui auraient pu lui convenir, notamment sur le milieu et la fin de la Grande Boucle, il n’a jamais pu vraiment peser sur le cours des évènements. À l’image des principales courses auxquelles il a participé. D’ailleurs, à propos du Tour de France, le coureur natif de Cherbourg pourrait faire l’impasse sur l’édition 2024. « Je n’ai pas forcément envie de retourner sur le Tour de France l’année prochaine », a-t-il déclaré à nos confrères de France Bleu. Affaire à suivre.

La supériorité de Pogacar « Certains coureurs, ça la mine » selon Benoît Cosnefroy

Benoît Cosnefroy n’a pas réussi à performer en 2023 – Photo Icon Sport

Enric Mas

Alors qu’il sortait d’une année 2022 très prometteuse, avec une 2ᵉ place de la Vuelta, en étant réellement dans la peau d’un vainqueur potentiel de Grand Tour, mais aussi 2ᵉ du Tour de Lombardie, où il a posé des problèmes à Tadej Pogacar jusqu’à la ligne d’arrivée, Enric Mas, 27 ans, n’a pas confirmé en 2023. Sa saison 2023 est beaucoup plus quelconque. 6ᵉ de Tirreno-Adriatico, 5ᵉ du Tour du Pays Basque, il n’a jamais semblé peser sur ces courses, dominé par Primoz Roglic, Remco Evenepoel ou encore Tadej Pogacar.

On ne peut pas exclure la malchance de sa chute sur le Tour de France, qui l’écarte dès la première étape, le contraignant à l’abandon. Revenu sur le Tour d’Espagne, il n’a pas pu reproduire ses exploits de 2021 et 2022, ne terminant que 6ᵉ. Dominé par le triplé Jumbo-Visma, mais aussi par ses compatriotes Juan Ayuso (qu’il avait battu en 2022) et Mikel Landa, qui a mieux terminé cette Vuelta que lui. En bref, son année n’est pas catastrophique, mais elle n’est pas à la hauteur des attentes autour de l’Espagnol. Leader unique Movistar, après la retraite d’Alejandro Valverde, il a  constaté qu’enfiler le costume du chef n’est pas une tâche aisée.

Enric Mas en souffrance en 2023

Enric Mas en souffrance en 2023 – Photo Icon Sport

Caleb Ewan

Seulement deux succès pour Caleb Ewan cette saison. Loin des standards quand on possède le talent qu’a le sprinteur australien. Parfois malchanceux et battu à la photo finish cette saison, la réalité, c’est qu’il a été très loin de son niveau cette saison. Aligné sur le Tour de France, il n’a jamais trouvé l’ouverture, au mieux 2ᵉ derrière Jasper Philipsen, lors de l’étape Dax-Nogaro. Il a été dominé par son adversaire belge, avant de renoncer à la 13ᵉ étape, à bout de forces et victime de malchance. Après la Grande Boucle, il a semblé traîner son spleen, en conflit avec son équipe de la Lotto-Dstny. Formation avec laquelle son avenir semble bien incertain. L’Australien s’est ensuite aligné sur quatre courses, n’en terminant qu’une, à une modeste 32ᵉ place. Il termine 79ᵉ au classement UCI. Dans l’anonymat général.

Lotto-Dstny Caleb Ewan pourrait mettre fin à sa carrière professionnelle

Quel avenir pour Caleb Ewan ? – Photo Icon Sport

Biniam Girmay

C’était sans doute LA révélation de l’année 2022. La saison 2023 n’aura pas été à la hauteur des espérances. On attendait de lui qu’il confirme. Il termine la saison avec deux petits succès, dont un seul en World Tour. On se souvient de sa victoire sur Gand-Wevelgem en 2022, de sa brillante découverte du Giro, jusqu’à ce qu’un bouchon de Prosseco ne vienne stopper sa course.

Sa découverte du Tour de France a été plus anonyme, malgré des parcours qui auraient pu convenir à sa magnifique polyvalence. Au mieux 3ᵉ d’étape. Même sur son terrain des classiques pavés, cela a été dur. Avec un abandon sur le Grand Prix E3 et une 97ᵉ place sur Gand-Wevelgem, dont il était tenant du titre. Sans oublier un abandon sur le Ronde. Lui aussi termine la saison en dehors du Top 100 du classement UCI.

Sans doute pas la saison espérée pour Biniam Girmay

Sans doute pas la saison espérée pour Biniam Girmay – Photo Icon Sport

Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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