Cyclisme
JO 2024, ces Bleus qui peuvent surprendre : Juliette Labous (cyclisme sur route)
JO PARIS 2024 – Loin de se livrer au jeu des pronostics, Dicodusport vous propose de découvrir une série d’athlètes français qui pourraient profiter des Jeux Olympiques pour se révéler un peu plus aux yeux du grand public. Non cités parmi les favoris, parfois méconnus ou fort d’un palmarès peu fourni, certains d’entre eux ont tout pour briller à Paris. De là à aller chercher une médaille, seul l’avenir nous le dira. Aujourd’hui, focus sur la cycliste Juliette Labous.
La course en ligne aux Jeux Olympiques, des dispositions atypiques !
Tout est réuni pour un grand spectacle ! Immense même ! Imaginez : une course difficile, usante et des collectifs réduits à peau de chagrin. La formule est idéale pour offrir une course qu’il sera difficile de maîtriser. Alors si en plus, on débranche les oreillettes et qu’on les laisse au village olympique, il n’y a pas d’autre scénario qu’une course palpitante ! Les Françaises seront quatre au départ de la course en ligne. Parmi elles, Juliette Labous qui sera l’une des principales cartes du sélectionneur Paul Brousse.
Les courses olympiques sont connues pour être atypiques. Il y a trois ans déjà, la surprise était totale lorsque Anna Kiesenhofer s’imposait sur le Fuji Speedway, au pied du mont éponyme. L’Autrichienne, alors sans équipe professionnelle et sans entraîneur, avait profité des conditions particulières de la course pour s’échapper dès le départ avec quatre autres femmes. Alors que l’avance du groupe montait un temps à plus de onze minutes, Kiesenhofer prit son destin à deux mains, s’envolant seule vers la victoire à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée. Elle franchit la ligne avec 1:15 d’avance sur le peloton des favorites, réalisant sans doute la plus grosse surprise de ces Jeux Olympiques.
Une première expérience à Tokyo
Cette course historique par son scénario improbable, Juliette Labous l’a vécue. Vainement, la Française a même tenté d’en être l’une des actrices en attaquant à l’approche du dernier tour de circuit (vidéo ci-dessous). Après vingt minutes à l’avant, ou plutôt intercalée entre les rescapées de l’échappée, bientôt reprises, et le peloton, Labous voit les favorites fondre sur elle à moins de dix kilomètres de l’arrivée. La Française aura eu le mérite de jouer son va-tout, pour ce qui était sa première participation aux Jeux Olympiques. Elle enchaînera, quelques jours plus tard, avec le contre-la-montre qu’elle achèvera à la neuvième position.
Une évolution linéaire depuis 2021
Depuis ces Jeux, Juliette Labous est devenue une tout autre coureuse. La Française a ouvert son palmarès, dans les courses en ligne professionnelles en s’imposant sur le Giro et en remportant le Tour de Burgos en 2022. Elle a d’ailleurs terminé deuxième du général sur le Giro 2023, quelques semaines avant de terminer au pied du podium sur le Tour de France. Certes, elle n’a pas gagné depuis près de deux ans, sur ce fameux Giro 2022, au sommet du Passo del Maniva. Néanmoins, la Française a prouvé sa valeur, comme peut en témoigner son rôle au sein de son équipe DSM-Firmenich PostNL. La Française est l’une des leadeuses, dans un collectif qui compte des noms tels que Pfeiffer Georgi ou la sprinteuse Charlotte Kool qui s’est imposée naturellement après le départ de Lorena Wiebes à la SD Worx en 2023. Plus récemment, elle a terminé 5e du Giro 2024.
Un parcours exigeant
Disputer les Jeux à la maison est donc une opportunité sans précédent pour la Française afin de se faire un nom auprès du plus grand nombre. Il faudra pour cela dompter un parcours exigeant et faire preuve d’une résistance importante. Le parcours de 158 kilomètres, compte neuf côtes répertoriées, mais la réalité est différente puisque les routes ne feront que monter et descendre dans la vallée de Chevreuse. Malgré une longue transition vers la capitale, la côte du Pavé des Gardes, à 68 km de l’arrivée, pourrait être l’endroit idéal pour tenter un coup et déjouer les plans des favorites.
La côte d’1,3 km à 6,5 % est en effet un trompe-l’œil. Après un faux-plat de 650m à un peu plus de 2 % de moyenne comportant une petite portion descendante, c’est un véritable mur qui coupe la forêt en deux, impressionnant à vue, qui se dressera devant les cyclistes. Avec près de 500m à plus de 12 % et des passages à 17 % les plus fortes auront la possibilité de creuser un écart qu’elles pourront ensuite accentuer au prix d’une forte relance sur les quelques hectomètres de plateau au sommet, avant de descendre vers Paris. Ensuite, il faudra encore franchir les reliefs de la capitale et gravir la butte Montmartre pour espérer lever les bras au Trocadéro. Juliette Labous pourra donc compter sur une course totalement débridée pour contrecarrer les plans toujours bien ficelés des Néerlandaises, ou des partenaires de Lotte Kopecky.