Tennis
La belle tradition des tournois Challengers en France
Challenger – Cette semaine se dispute à Pau un tournoi Challenger, déjà le troisième de la saison en France. Chaque année dans l’Hexagone ont lieu ces tournois de tennis du circuit secondaire, où les joueurs tricolores performent régulièrement. La France est un des pays qui en accueille le plus dans le monde. Ils sont entrés dans la tradition et sont plébiscités par les spectateurs locaux.
Peu de pays donnent tant d’importance aux tournois Challengers. Disputés par les joueurs entre la 100 et 350ème place mondiale, ils sont pourtant le lieu d’éclosion de beaucoup de jeunes pépites. Tous les grands joueurs ont commencé par là. Le public français, lui, l’a bien compris. En 2019, dernière saison avant les annulations dues au Covid, 16 Challengers masculins et 1 féminin se sont disputés dans l’Hexagone. Cette année-là, seuls les États-Unis et l’Italie ont fait mieux. Des grands pays de tennis comme l’Espagne, l’Allemagne ou l’Australie en ont accueilli moins de 10.
De plus, grâce à la qualité de leurs infrastructures et du personnel, les Challengers français sont souvent les plus dotés. Ils sont parmi ceux qui rapportent le plus d’argent et de points ATP et WTA aux joueurs. Ils attirent ainsi plus de gros joueurs, dont parfois certains du Top 100. Parmi ceux-ci, beaucoup de joueurs français. Lucas Pouille est par exemple allé reprendre du rythme au Challenger de Bordeaux en mai 2019, alors qu’il était 32ème mondial. Même chose plus récemment avec Benjamin Bonzi (68ème mondial) qui a remporté le Challenger de Cherbourg il y a une semaine.
[#ATPChallenger] Benjamin #Bonzi (n°68) 🇫🇷 s’impose ce dimanche à #Cherbourg (France, Challenger 80, indoor) ! Tête de série n°1, il a battu Constant #Lestienne (n°236) 🇫🇷 en trois sets 6-4, 2-6, 6-4. C’est là son 7ème trophée 🏆 en Challenger.
📸 : @VilleCherbourg pic.twitter.com/idIUGJHaKc
— Jeu, Set Et Match (@jeu_set_etmatch) February 13, 2022
Réussite des joueurs français
De manière générale, les joueurs tricolores performent quand ils sont à domicile. Ils profitent de l’énergie d’un public très nombreux dans les Challengers français. En septembre 2020, le Challenger de Rennes a par exemple attiré 27 000 spectateurs sur une semaine. Le directeur du tournoi pense même que « c’est un record absolu pour un tournoi Challenger en France. » Et possiblement même dans le monde. Il n’est en effet pas rare de voir des tribunes vides quand des Challengers sont disputés dans des coins reculés du monde. Les 150 tournois annuels permettent à des pays peu férus de tennis d’accueillir des tournois. Mais cela se ressent dans la fréquentation. Quand des Challengers sont par exemple disputés en Roumanie (Sibiu, Iasi) ou au Kazakhstan (Almaty, Chymkent), les joueurs jouent dans une ambiance inexistante.
En France, la donne est différente. Les joueurs tricolores pourront toujours compter sur le soutien d’un public bruyant. Ce parce que la France est un pays de tennis, depuis des décennies. Roland-Garros y est pour beaucoup. Les grands champions comme Yannick Noah, Amélie Mauresmo, Mary Pierce ou les 4 mousquetaires plus récemment, aussi. Avec près d’un million de licenciés, le tennis est le deuxième sport le plus pratiqué en France. Tout cela se ressent dans la fréquentation des tournois français. Et sur les résultats de nos joueurs. Toujours sur l’année 2019, sur les 17 Challengers français, seulement cinq n’ont pas vu de tricolores en finale. Sept Français ont été titrés cette année-là, et cinq ont été finalistes. Et ce phénomène se répète d’année en année. Quand Benjamin Bonzi remporte six Challengers la saison dernière, la moitié sont en France (St Tropez, Cassis et Rennes).
🔥 @BenjaminBonzi a remporté la première édition du tournoi de Saint-Tropez, son 4⃣e titre en Challenger en 2021 !
Tous les résultats des 🇫🇷 dans la semaine en bleu 👉 https://t.co/u8uPO31JEHpic.twitter.com/kJrxQ3ThGE— FFT (@FFTennis) September 6, 2021
Des tournois en province
Autre atout qui permet l’accueil de nombreux Challengers en France : l’étendue du territoire. De nombreuses villes ont les capacités pour organiser des tournois du circuit. Beaucoup plus que dans d’autres pays. Des capacités autant en termes d’infrastructures que de personnel nécessaire. Ce grâce à la qualité des clubs français, réputés dans le monde et qui attirent d’ailleurs chaque hiver des joueurs internationaux lors des tournois inter-clubs. Les joueurs du monde entier sont généralement enchantés de disputer des Challengers en France par rapport à ailleurs.
Dix-sept villes françaises ont organisé un tournoi Challenger sur l’année 2019. Parmi elles, des métropoles comme Lyon, Bordeaux ou Lille, mais aussi des plus petites villes comme Blois, Mouilleron-le-Captif ou Cassis. C’est un grand avantage pour le public français. Ces Challengers sont à l’opposé des deux plus gros tournois français (Roland-Garros et Bercy), qui ont lieu dans la capitale. Ils se disputent sur tout le territoire. Même les DROM-COM ont le droit à leur tournoi, avec le Challenger de Nouméa en début d’année. Les Français de province n’ont donc plus besoin de se déplacer à Paris pour voir du tennis : le tennis vient directement chez eux. De quoi perpétuer la tradition des Challengers français, qui maintiennent à un haut niveau la popularité du tennis dans l’Hexagone.