JO d'hiver Pékin 2022
Ski de bosses : Perrine Laffont sans pression avant les JO

SKI DE BOSSES – Présente en conférence de presse avant son départ pour la Chine, Perrine Laffont s’est exprimée sur son début de saison et ses attentes olympiques.
Vainqueur en janvier à Mont Tremblant (Canada) et Deer Valley (USA), Perrine Laffont a montré qu’elle était de retour en forme après sa chute à l’Alpe d’Huez en décembre. Cette chute a servi d’électrochoc à l’Ariégeoise, qui s’est remise en question après un début d’hiver solide mais moins souverain que les saisons précédentes. Deux problèmes se posent. D’une part les nouvelles exigences des juges sur les sauts, dont le niveau a fortement augmenté durant la dernière olympiade. D’autre part la montée en puissance de la concurrence, symbolisée par l’Australienne Jakara Anthony et la jeune Japonaise (17 ans) Anri Kawamura. Pas de quoi déboussoler la championne olympique en titre, qui aborde ses troisièmes Jeux avec la sensation de ne pas avoir la pression du résultat sur les épaules.
Ski de bosses : Perrine Laffont s’impose en patronne à Deer Valley
Je ne ressens pas la pression par rapport à mon titre olympique. Il faudra voir à la fin de la course. Si j’ai fait le meilleur run possible et que j’ai pas de médaille au bout, il faudra l’accepter. Après, on ne va pas aux JO pour rentrer sans médaille. Comme à Pyeongchang, il y aura sans doute des craquages. Je ne suis pas dans la tête de Jakara Anthony et Anri Kawamura, je ne sais pas comment elle vont réagir à la pression.
Pékin dans sa bulle
Délestée du poids de l’enjeu du fait de son titre coréen, Laffont aborde quoi qu’il en soit ces Jeux dans le même état d’esprit qu’il y a quatre ans. Réduction maximale des contacts avec l’extérieur, focalisation sur la compétition et ses propres performances. Avec quatre ans de plus, la Pyrénéenne peut se targuer d’avoir gagné en maturité, autant psychologique que physique, en témoigne la plus grande difficulté de ses figures aériennes (0.80 et 0.83 en 2018, 0.93 et 1.01 cet hiver).
Une bulle mentale qui viendra se superposer à la bulle sanitaire en place en Chine, et déjà entamée en France depuis le retour de la Coupe du monde de Deer Valley. Comme pour toute la délégation française, le plus grand risque est aujourd’hui celui du test positif, tout est donc fait pour l’éviter avant le départ le 26 janvier.
Une bonne expérience chinoise
Le site olympique de Thaiwoo a plutôt réussi à Perrine Laffont par le passé. Cinq épreuves en individuel, trois podiums et deux victoires, dont la dernière en 2019. Même si l’installation est en cours de construction, avec la neige artificielle chinoise abrasive, les conditions semblent convenir d’après les premiers retours, dans un style similaire à la Mecque des bosses de Deer Valley où Laffont a connu le succès mondial.
On a vu le plan de la piste. Il y a 28 ou 29 degrés d’inclinaison comme à Deer Valley avec quatre mètres à la réception. Cela ressemble beaucoup à la piste de Pyeongchang. Il s’agira de neige à canon donc abrasive. J’espère que ça ne sera pas trop glacé pour nous.
La présence d’un public clairsemé ne changera pas des expériences précédentes sur place, bien que l’absence de supporters étrangers privera la native de Lavelanet du soutien de sa famille. Elle sera donc la seule représentante des Pyrénées sur place, un motif de motivation supplémentaire pour briller en Chine.