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Cyclisme sur route 2024

Romain Bardet, une saison 2024 aboutie avant ses derniers coups de pédale

Victor Clot-Amiot

Publié le

Romain Bardet, une saison 2024 aboutie avant ses derniers coups de pédale
Photo Icon Sport

CYCLISME SUR ROUTE – À l’heure des bilans, Dicodusport revient sur la saison de Romain Bardet qui a annoncé sa retraite à l’issue du prochain Critérium du Dauphiné.

Après la retraite de Thibaut Pinot l’an dernier, on se doutait que viendrait tôt ou tard le tour de Romain Bardet. Et effectivement, ce moment interviendra à l’issue du Critérium du Dauphiné 2025. C’est sa formation, la Team DSM-Firmenich PostNL qui l’a officialisé au mois de juin. On peut supposer que cette décision, sans doute mûrement réfléchie, permettra au grimpeur français de profiter de ses derniers coups de pédale, probablement déchargé de la pression inhérente au statut de leader d’une formation World Tour. On peut également imaginer que l’esprit plus léger, Romain Bardet l’avait déjà au moment de lancer sa quatorzième saison au sein du peloton professionnel, au mois de février dernier.

Un début de saison entre promesses et coup dur

Depuis sa victoire au classement général du Tour des Alpes, en avril 2022, le natif de Brioude courait en effet derrière la victoire, cumulant les podiums (5) et un nombre incalculable de places d’honneur. C’est dans cette lignée qu’avait débuté sa saison, par une troisième place sur la Classic Var. Un podium au goût d’inachevé, consacrant les difficultés du Français à concrétiser, mais posant avec le recul les jalons d’une saison qui restera pourtant à graver dans sa carrière.

Après avoir posé les fondations de sa saison 2024, Romain Bardet a connu quelques semaines plus compliquées, marquées en outre par une commotion cérébrale subie sur les routes de Tirreno-Adriatico et l’ayant contraint à quitter la course, rappelant le spectre des Tours de France 2020 et 2023 arrêtés trop tôt pour les mêmes raisons. Un mois plus tard, remis de sa chute, on le voyait à nouveau à son aise sur les pentes du Tour des Alpes, en prenant la cinquième place du général. L’épreuve, habituellement connue comme une préparation alternative à Liège-Bastogne-Liège pour les coureurs souhaitant faire l’impasse sur l’Amstel et la Flèche Wallonne, a ainsi permis d’y voir plus clair sur la condition du tricolore.

Podium sur un Monument !

Une forme croissante mise à profit sur le troisième monument de l’année, Liège-Bastogne-Liège. Derrière Tadej Pogacar intouchable, sorti à 35 km de l’arrivée, Romain Bardet figurait dans un groupe de poursuivants parmi lesquels Ben Healy, Benoît Cosnefroy et Romain Grégoire. Faisant parler l’expérience, il plaçait une attaque décisive à moins de 14 km du terme. Une deuxième place qui a presque valeur de victoire derrière l’ovni slovène. Des podiums, le Français en a connu bon nombre. Sur des monuments, non. Il s’agissait là du premier, du même acabit probablement que sa médaille d’argent aux Championnats du monde en 2018.



 

Dans la continuité de cette performance, l’Auvergnat prenait le départ du Tour d’Italie avec un double objectif, celui de réaliser un bon classement général et celui de décrocher une victoire d’étape qui lui permettrait de figurer dans le cercle fermé des coureurs ayant gagné une étape dans les trois grands tours. Si le deuxième objectif n’était pas atteint, bien qu’il soit passé proche, deuxième de la dixième étape derrière Valentin Paret-Peintre, le Français achevait son Giro à la neuvième place du général à des années lumières de Pogacar (20 minutes) mais également très loin du podium et du top 5 – près de 10 et 7 minutes respectivement -. Un objectif atteint même si les circonstances laissent à croire que cette neuvième place ne correspondait pas totalement aux idéaux du Français.



La consécration sur le Tour de France

En ce début d’été, le bilan était ainsi le suivant. Romain Bardet venait de réaliser un bon début de saison au moment où son équipe venait d’annoncer sa retraite prochaine. Mais il manquait encore un élément pour combler le cœur de tous ses supporteurs. Une victoire. C’était sans contestation l’objectif prioritaire au départ de Florence, pour son onzième Tour de France. L’occasion était belle sur une épreuve qui malgré les deux abandons évoqués lui a souvent réussi (2e en 2016, 3e en 2017, 6 Top 10, 3 victoires d’étape, 1 maillot de meilleur grimpeur et 1 fois super-combatif).

De là à espérer s’imposer dès la première étape et endossé le maillot jaune sur le podium à Rimini ? Il fallait être fou ou presque pour oser se l’imaginer. Et pourtant, coureur réputé offensif, Romain Bardet s’est lancé à la poursuite de son propre rêve en attaquant seul à 50 km du terme. Le peloton pointait alors à 1:17 de la tête de course où se trouvait son coéquipier Frank van den Broek. Revenu à hauteur de son jeune équipier puis rapidement à l’avant de la course, il fallait là encore être audacieux pour oser affirmer que les deux hommes résisteraient à un peloton mort de faim.

Héroïques, les deux hommes offraient alors un final parmi les plus haletants de l’année, résistant au retour d’un peloton lancé à folle allure. Costaud, sans doute plus que Bardet, Van den Broek aura du haut de ses 23 ans marqué les esprits et montré toute sa classe en se dévouant corps et âme à son leader, en le laissant lever les bras sur la ligne. Victoire d’étape et maillot jaune. À 32 ans, Romain Bardet réalisait là le rêve de tout coureur professionnel, un rêve qui tant de fois lui avait échappé jusqu’à ce moment.

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Qu’attendre de ses dernières courses ?

S’il le laissait échapper dès le lendemain et terminait le Tour à une anecdotique trentième place, l’essentiel était ailleurs. Depuis, malgré une onzième place à Montréal et une dixième aux Mondiaux, on ne l’a plus vu jouer les premiers rôles. Forfait au Tour de Lombardie, malade, Bardet achevait ainsi une saison pleine : avec 74 jours de course, il réalise une année dans sa moyenne haute, son record étant de 77 jours en 2013.

Que peut-on ainsi espérer en 2025 ? S’acharner à jouer les classements généraux ? Sans doute pas. Rouler libéré, de manière offensive et viser un dernier bouquet ? Probablement. Rendre la pareille à son équipe en se mettant au service de ses coéquipiers ? C’est une possibilité. Disputer un dernier grand tour avec le Giro ? C’est envisageable. S’aligner au départ d’un dernier monument, Liège-Bastogne-Liège en toute logique ? Assurément. Disputer une tournée d’adieu sur les courses françaises, Paris-Nice et le Critérium du Dauphiné en tête de liste ? Cela semble une évidence. Quoi qu’il en soit il faudra profiter de voir Romain Bardet maillot sur le dos en compétition, car une chose et sûre, au soir du 15 juin prochain, il ne restera que des souvenirs… avant une reconversion dans le gravel !

Passionné de sport depuis toujours, un jour à l'adolescence mes parents m'ont dit : "quitte à passer ton temps à regarder du sport, au moins va le voir en vrai" ! Depuis, cette remarque ne m'a plus quitté et je passe une grande partie de mon temps libre à assister à des compétitions de tous sports. Je mêle d'ailleurs mes deux passions, le sport et les voyages afin de faire une pierre deux coups ! Outre l'US Open ou l'Euro 2021 par exemple, j'ai assisté cet été aux Mondiaux d'athlétisme à Budapest. Mon plus gros coup dur est et restera les JO 2020-2021 pour lesquels j'avais réservé 17 épreuves. La suite, vous la connaissez...

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