Rugby à XV
XV de France : Un an après le traumatisme sud-africain, où en sont les Bleus ?
XV DE FRANCE – Il y a un an, la France se faisait éliminer en quarts de finale de la Coupe du monde face à l’Afrique du Sud. Un an après, on fait le point.
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On est un an jour pour jour après la cruelle élimination du XV de France. Ce traumatisme en quart de finale de la coupe du monde, contre les futurs champions du monde Sud-Africains (28-29). Une défaite d’un point qui a changé le destin des hommes de Fabien Galthié, programmés pour être champions du monde à la maison. Du moins, le pensait-on. Car on a (peut-être un peu naïvement) vu cette équipe un peu plus belle qu’elle ne l’était réellement. Et cette défaite a changé quelque peu le rapport entre le XV de France et son public. Et surtout entre le public et son sélectionneur.
Un sélectionneur de plus en plus remis en cause
Mais aussi par certains observateurs et joueurs de l’équipe de France. Le 24 février dernier, dans les colonnes de nos confrères de L’Équipe, Pierre Berbizier, ancien sélectionneur des Bleus de 1991 à 1995, n’avait pas mâché ses mots. « Il se fout de vous, donc il se fout de nous. C’est indécent quand on compare avec la retenue et la dignité des Écossais. Pour moi, le technicien Galthié a été démasqué à la Coupe du monde, il a perdu du crédit, mais comme il veut rester le personnage central, il s’oblige à cette communication décalée ».
Du côté du public, le désamour est également présent. Même s’il ne se traduit pas encore par des baisses d’audience dans les matchs et dans les tribunes, la communication de Fabien Galthié crispe les amoureux du XV de France. Et les rumeurs qui courent sur une potentielle titularisation de Léo Barré en 15 et celle de Thomas Ramos en 10, suscitent des critiques à l’heure où Matthieu Jalibert effectue un bon début de saison. Une incompréhension, y compris chez les supporters du Stade Toulousain.
Des affaires qui ont écorné l’image des Bleus
2024, c’est aussi une année marquée par les affaires. Dont celle d’Oscar Jégou et Hugo Auradou, accusés de viol, lors de la tournée estivale en Argentine. Si l’affaire est encore en cours et que la tendance est à un non-lieu (qui ne vaut pas innocence), on se souviendra aussi que les joueurs sont sortis dans le dos des cadres de la FFR, après que l’affaire a éclaté et au soir du dernier match de la tournée. Quelques heures avant Jégou-Auradou, c’est Melvyn Jaminet qui est en pleine tempête. L’arrière toulonnais avait tenu en Argentine, la nuit suivant le succès des Bleus face aux Pumas, des propos racistes sur Instagram.
Si c’est loin d’être la première fois que des rugbymen, y compris ceux du XV de France, défrayent la chronique pour des frasques nocturnes (on se souviendra de l’affaire Bastareaud en Nouvelle-Zélande), cette sortie, quelques jours après cette affaire, a considérablement choqué en France.
Et le jeu dans tout cela ?
Sportivement, cette année aura-t-elle été celle de la reconstruction pour le XV de France ? Difficile à dire. La France a commencé son Tournoi des 6 Nations par une défaite cuisante à domicile contre le futur vainqueur irlandais (17-38). Il est vrai qu’à ce moment-là, on a eu le spectre des années difficiles du XV de France, quand il était relégué au second rang du rugby international. Et le match nul, presque miraculeux, contre l’Italie lors de la 3ème journée (13-13), n’a pas dissipé les doutes. Finalement, la France, en dominant péniblement l’Angleterre (33-31), a accroché la 2e place. Mais les Bleus ont évolué sans Antoine Dupont, en préparation pour les Jeux Olympiques en rugby à 7. Avec le succès qu’on lui connaît.
La tournée en Argentine a d’abord apporté de la satisfaction, avant que la France ne s’incline contre l’Argentine lors du deuxième test, sous fond d’affaire Jégou-Auradou. Néanmoins, cette tournée est difficile à analyser, le XV de France étant privé de ses joueurs majeurs, au repos après la saison de Top 14. Difficile de se faire une idée de la valeur réelle de nos Français. On va en savoir un peu plus au mois de novembre.
Quid de la valeur de ses adversaires ? La France va retrouver au premier match une équipe du Japon plus que déclinante et loin de son aura de 2019 (quart de finaliste de la Coupe du monde). Mais aussi au deuxième match une équipe de Nouvelle-Zélande qui a souffert lors du dernier Rugby Championship et qui aura auparavant affronté le Japon et surtout une équipe d’Angleterre en plein renouveau rugbystique. Et si le match révélateur n’était tout simplement pas la rencontre contre l’Argentine, ultime match des Bleus en 2024 ? Les demi-finalistes du dernier Mondial et troisièmes du dernier Rugby Championship (en ayant battu l’Afrique du Sud) devraient donner du fil à retordre aux Tricolores de Galthié.