Tennis
ATP Challenger 2022 : La France nation la plus titrée cette année
ATP Challenger 2022 – Si les tennismen français peinent à s’imposer au top niveau, ils sont dominants aux échelons inférieurs. Sur le circuit Challenger – deuxième niveau du tennis qui regroupe les joueurs de la 100ème à la 300ème place mondiale – les Tricolores ont raflé des dizaines de titres. En 2022, aucun autre pays n’en a remporté plus qu’eux.
Le dernier vainqueur français masculin d’un Grand Chelem (Yannick Noah) remonte à bientôt 40 ans. Le dernier vainqueur de Masters 1000 (Jo-Wilfried Tsonga), à plus de 8 ans. De manière générale, les tennismen français ont toujours eu du mal à s’inviter au niveau du gratin mondial. Pourtant, la France est une nation de tennis. Cela se confirme à tous les niveaux. Dans les 500 premiers joueurs au classement ATP en cette fin de saison, 47 sont Français. Un nombre seulement égalé par les États-Unis (47 joueurs aussi), mais qui dépasse largement celui de l’Espagne, de l’Italie ou de l’Argentine. Les joueurs tricolores sont nombreux à s’engager dans le monde professionnel et à y réussir. Ils sont aussi largement accompagnés par la fédération dans ce parcours, plus que dans d’autres pays.
Au niveau Challenger, la deuxième division du tennis, ils sont omniprésents. Étant donné le creux générationnel au top niveau (aucun Français ne figure dans le top 40 pour la première fois depuis 1978), ils y sont même plus nombreux que d’habitude. Cette année, il ne s’est pas passé un seul mois sans qu’un joueur tricolore remporte un titre. En tout, ils ont été sacrés 46 fois (22 en simple, 24 en double), soit plus que n’importe quel autre pays. C’est aussi le record français depuis la création du circuit. Ce grâce à quelques individualités, qui ont raflé plusieurs titres cette saison.
Quentin Halys, Constant Lestienne et Albano Olivetti parmi les plus titrés
Remporter un Challenger n’est jamais facile. Même si le circuit s’est ouvert à davantage de joueurs depuis sa réforme en 2019, la concurrence y est toujours rude. La majorité des joueurs y jouent leur survie financière et ont une obligation de résultats. Ces tournois sont ainsi remplis de « morts de faim », selon les mots de Constant Lestienne à Eurosport. Il est donc difficile de gagner de manière régulière en Challenger. C’est pourtant ce qu’ont fait plusieurs Français cette année.
À commencer par Constant Lestienne, qui sait de quoi il parle. L’Amiénois parcourt le circuit depuis une décennie, mais n’a vraiment réussi à se démarquer que cette année. En 2022, avec ses 3 Challengers remportés, il est le Français le plus titré derrière Quentin Halys et ses 4 titres. À la manière de Benjamin Bonzi et Arthur Rinderknech l’année dernière, ils ont réussi à faire leur entrée dans le top 100 en performant en Challenger.
Welcome to the Top 100, @QuentinHalys!
The 🇫🇷 joins the club at No. 100 after reaching the quarter-finals in Aix-en-Provence.
Halys is the 2022 #ATPChallenger match wins leader, posting a 30-8 record thus far. pic.twitter.com/zwNnGtXSDp
— ATP Challenger Tour (@ATPChallenger) May 10, 2022
À noter que certains Français ont participé à la moisson de leur pays en double. C’est le cas d’Albano Olivetti, Sadio Doumbia et Fabien Reboul, spécialistes de la discipline, qui ont remporté respectivement 7, 5 et 5 titres. Ce que peu d’autres joueurs ont réussi dans le monde.
Razzia sur les tournois à domicile
S’il y a une chose à remarquer dans cette saison des Français en Challenger, c’est les facilités qu’ils ont sur leurs terres. Près de la moitié des titres remportés par des Tricolores cette année sur le circuit (21 sur 46) l’ont été dans des tournois joués en France. En simple, seuls 7 étrangers se sont imposés sur les 18 Challengers français. Un phénomène qui se répète d’année en année.
Ces tournois français sont des véritables places fortes pour leurs joueurs. Répartis dans l’Hexagone et souvent loin des grandes villes, ils bénéficient de la culture du tennis au niveau local et attirent à chaque fois un large public. Un public qui devient bruyant à chaque fois qu’on joueur français met le pied sur le court. Ces derniers peuvent compter sur leur soutien, ce qui les amène à se surpasser. Ils apprécient particulièrement de jouer en France pour aller chercher ces ambiances. Corentin Moutet nous l’avait confirmé au Challenger d’Orléans en septembre :
Ça donne du sens à ce qu’on fait dans l’ombre. 80% de l’année, on joue sur des courts où il n’y a personne. J’ai gagné un tournoi en septembre où il n’y avait pas autant de monde qu’aujourd’hui, pour un premier tour.
🇫🇷 🔝#ATPChallenger | @HugoGaston7 pic.twitter.com/PbK2fRhk7o
— ATP Challenger Tour (@ATPChallenger) November 13, 2022
Plus compliqué chez les femmes
Du côté féminin, le circuit est bien moins développé. La faute à un manque de financement et d’infrastructures. Il n’y a eu qu’une vingtaine de WTA 125 – l’équivalent des Challengers – cette année. En double, Kristina Mladenovic est la seule à avoir été sacrée cette année. Elle s’est adjugée le titre au tournoi de Paris en mai, avec sa coéquipière brésilienne Haddad Maia. En simple, seule Léolia Jeanjean a réussi à se hisser en finale d’un tournoi, à Montevideo fin novembre. Elle s’est malheureusement inclinée. Un palmarès bien maigre, mais cohérent avec la quantité limitée de tournois.
Les joueuses et les tournois sont beaucoup plus nombreux au circuit inférieur : l’ITF. Les Françaises y sont d’ailleurs davantage à leur avantage. À l’image de l’ancienne n°1 mondiale junior Elsa Jacquemot, qui vient de remporter le WTA 100 de Dubaï la semaine dernière. Au total, ce sont 56 tournois qui ont été remportés par des Françaises en 2022, simple et double confondus. Ce qui les classe dans le Top 5 des nations. Et montre une nouvelle fois à quel point la France est une nation cador du tennis mondial.