Handball
Handball : Clarisse Mairot, la confirmation au plus haut niveau
HANDBALL – Transfuge de Besançon en début de saison, Clarisse Mairot réalise un début de saison XXL avec Brest Bretagne Handball. À 23 ans, l’arrière/demi-centre s’est parfaitement intégrée à l’effectif brestois.
Si, il y a une dizaine de jours, Brest Bretagne Handball a connu son premier revers de la saison contre Györ, une joueuse a crevé l’écran lors de ce match, du côté des Brestoises. L’arrière gauche et demi-centre Clarisse Mairot a inscrit 11 buts face aux championnes d’Europe en titre. Donnant même l’espoir d’une victoire aux siennes, longtemps en difficulté dans le match. Et cette prestation n’est pas une oasis dans le désert. C’est la continuité d’un début de saison absolument canon de la joueuse de 23 ans, appelée par Sébastien Gardillou, pour le prochain rassemblement des Bleues, le 24 et 26 octobre prochain. Pour sa première saison en Ligue des Champions, elle est même la 5e meilleure buteuse de la compétition, avec 34 buts en six rencontres. Pas mal pour une découverte.
À Brest, Clarisse Mairot était en terrain connu
Une petite surprise pour les suiveurs, mais pas pour Barbara Youinou, journaliste au quotidien l’Est Républicain, qui a suivi l’ascension de Clarisse Mairot, au sein du club de Besançon (l’ESBF), son club formateur. « Je ne suis pas surprise tant que cela de ce début de saison ». Chez les Brestoises, la joueuse retrouve sur le banc deux femmes qu’elle connait bien. L’entraîneuse Raphaëlle Tervel, arrivée sur le banc de Brest cet été, était sa première coach, chez les pros, à Besançon. Mais aussi Sandrine Delerce, entraîneuse adjointe, qui était déjà adjointe à Besançon jusqu’en 2021… Et qui est surtout la tante de la jeune joueuse. « Elle connait les coachs, ce sont les deux qui l’ont lancé en pro. Elles connaissent sa façon de jouer et savent comment la mettre en valeur et l’utiliser », rappelle Barbara Youinou.
Clarisse Mairot retrouve également, à Brest, des joueuses comme Juliette Faure et Audrey Dembélé, toutes deux à Besançon jusqu’en 2023. « Elle avait tout pour s’épanouir et sortait de plusieurs grosses saisons avec Besançon. Elle arrivait en confiance. C’est tout de suite plus facile ». Un contexte favorable pour le grand saut. Si Besançon est peut-être un des clubs les plus emblématiques du handball français, il n’a plus le niveau de la fin des années 1990 et des années 2000. Plus en lutte pour le titre. À Brest, la joueuse découvre la Ligue des Champions, mais aussi la pression d’une lutte pour le titre de championne de France, qui ne tolère aucun faux-pas ou presque.
Le départ à Brest, une suite logique dans sa carrière
Un groupe habitué au plus haut-niveau. Mais un groupe en reconstruction, après deux saisons un peu plus difficiles. Où il y avait des opportunités à prendre. Et Raphaëlle Tervel, en avant-saison, a insisté sur la notion de plaisir et de prise d’initiative. « Clarisse est une joueuse avec une grosse capacité de travail et qui était la joueuse la plus régulière de Besançon la saison passée. Et régulière sur de très grosses performances », rappelle Barbara Youinou. Y compris en Ligue Européenne, la seconde Coupe d’Europe. La journaliste a pu discuter avec la joueuse de son départ. « Pour elle, c’était une suite logique. Elle est arrivée à un moment où elle avait besoin de voir autre chose et voir plus haut. Et elle se sentait prête à découvrir cela. Elle connait le rythme de l’enchaînement de plusieurs matchs ». Tant de facteurs qui expliquent aussi la bonne adaptation de Clarisse Mairot.
Néanmoins, quand on s’appelle Clarisse Mairot et qu’on est la petite fille de Jacques Mariot, le président historique de l’ESBF, jusqu’en 2002, il y a un héritage fort avec les Bisontines. D’autant que sa petite sœur Juliette (21 ans) est également joueuse à l’ESBF. « C’est une joueuse qui a de fortes attaches, mais qui sait où elle veut aller. Tu la vois sur le terrain, tu vois son côté fonceuse, mais pas irréfléchie », explique Barbara Youinou, qui considère que la joueuse a encore une grosse marge de progression.
Besançon est un très grand club formateur. Qui a récemment révélé les internationales Lucie Granier et Chloé Valentini, qui évoluent à Metz. « Quand on pense Besançon, on pense formation. C’est peut-être le meilleur centre de formation de France. Avec des joueuses qui s’installent au plus haut-niveau. C’est un club qui n’a pas peur de donner sa chance aux jeunes. Tu sais qu’on va te mettre dans les meilleures dispositions pour progresser. Tous les coachs avaient cette fibre formation », confirme Barbara Youinou.
Clarisse Mairot a un coup à jouer avec les Bleues
Voir autre chose… Pour découvrir l’équipe de France. Appelée par Sébastien Gardillou, elle peut tirer son épingle du jeu. Nouveau sélectionneur, nouveau cycle après la médaille d’argent olympique cet été. Et des cadres plus proches de la fin que du début. Il y a des places à prendre en Bleue. « Il faut se frotter aux meilleures joueuses et à la Ligue des Champions », considère Barbara Youinou. « Ce qui m’a frappé, c’est de la voir prise en arrière gauche. C’était le souci jusqu’à présent, avec Olivier Krumbholz, qui la voyait comme une demi-centre ».
Un poste plus que fourni chez les Bleues. Et qui fait que, malgré des stages, elle n’a pas encore honoré de sélection en bleu. Quelque chose qui pourrait bien évoluer à la fin du mois. « Je trouve qu’à gauche, dans son style de jeu, c’est là où elle est la meilleure », poursuit Barbara Youinou, qui la compare à Laura Flippes, qui évolue, elle, à droite : « Elle peut apporter à gauche ce que Laura apporte à droite. Elle a des qualités athlétiques et physiques qui sont au-dessus, qui lui permettent d’encaisser les impacts et d’enchaîner les matchs ». Elle sera très intéressante à suivre sur le prochain rassemblement. Surtout si elle poursuit sur les mêmes bases. Contre le Rapid Bucarest le week-end dernier, si elle a un peu moins joué, elle a ajouté quatre buts à sa collection. Dont cette praline à 12 mètres, en pleine lucarne. « Elle sait aussi tirer de loin », avait prophétisé Barbara Youinou.