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Wimbledon 2022

Wimbledon 2022 : Ons Jabeur – Elena Rybakina, un duel pour l’histoire

Sébastien Gente

Publié le

Wimbledon 2022 Ons Jabeur - Elena Rybakina, un duel pour l'histoire
Photo Icon Sport

SIMPLE DAMES WIMBLEDON 2022 – Si Ons Jabeur était attendue à ce niveau, Elena Rybakina a elle enfin confirmé tout le bien que l’on pensait d’elle. Ces deux joueuses peuvent marquer l’histoire de leur pays (voir du continent pour la Tunisienne) lors d’une finale qui s’annonce passionnante.

Ons Jabeur, la patience récompensée

Voilà dix ans qu’Ons Jabeur a débuté sur le circuit WTA, à Doha en février 2012. La Tunisienne a pris le long chemin pour en arriver là où elle est aujourd’hui : la place de n°2 mondiale. Ce n’est qu’en 2017 qu’elle a intégré le top 100, première étape d’importance pour n’importe quel joueur ou joueuse visant les sommets. Cette année-là, elle se distingue en atteignant le troisième tour à Roland-Garros. Mais hormis une première finale d’envergure à Mascou en 2018, et un succès surprise sur Simona Halep, alors n°1 mondiale, cette même année, elle ne fait pas vraiment parler d’elle. La pandémie de 2020 ayant, il est vrai, ralenti la progression de nombreuses joueuses.

Jusqu’à l’an dernier, où elle s’est révélée comme une vraie force sur le circuit. Voilà à peine plus d’un an, elle remporte enfin son premier titre WTA sur le gazon de Birmingham. Le début d’une irrésistible ascension vers les sommets. Indiscutablement, elle est la joueuse la plus régulière des deux dernières saisons, avec pas moins de 84 matchs gagnés depuis début 2021, plus que n’importe quelle autre joueuse. Sa lente maturation s’est achevée cette saison, où elle a notamment remporté son premier WTA 1000 sur la terre battue de Madrid.

Enfin au niveau en Grand Chelem

Mais pour valider son statut de membre du gotha, il manquait une performance marquante en Grand Chelem. Après un échec cuisant à Roland-Garros (battue par Magda Linette au premier tour alors qu’elle s’avançait comme la rivale n°1 d’Iga Swiatek), elle a parfaitement rebondi sur le gazon. Après un titre à Berlin, la voilà en finale à Wimbledon, au terme d’un tournoi rondement mené. Certes, elle n’a pas eu d’adversaires véritablement prestigieuses à affronter. La Belge Elise Mertens est la seule membre du top 60 battue par la Tunisienne.

Mais contrairement à Paris, elle a su assumer son statut de favorite, particulièrement après la chute d’Iga Swiatek. Cela s’est vérifié en demi-finales, où, malmenée par sa bonne amie Tatjana Maria, révélation du tournoi, elle a éteint tout espoir adverse dans une troisième manche survolée en patronne qu’elle est. Elle est devenue à cette occasion la première joueuse africaine à se qualifier pour la finale d’un Grand Chelem. Un morceau d’histoire qu’elle ambitionne d’améliorer ici.

Elena Rybakina, aussi fulgurante que son service

Née à Moscou, Elena Rybakina est naturalisée Kazakhe depuis 2018, un an après le début de sa carrière professionnelle. Mais c’est l’année suivante qu’elle va faire parler d’elle pour la première fois. D’abord en remportant son premier titre WTA à Bucarest (en dominant notamment une certaine Paula Badosa), puis en surprenant Simona Halep à Wuhan. Sa carrière est lancée début 2020 avec un second titre à Hobart et trois nouvelles finales, avant que la pandémie ne vienne pour elle aussi sonner le glas de sa progression.

Mais la Kazakhe n’est pas du genre à renoncer. Après une finale à Strasbourg à la reprise du circuit, elle doit lutter contre plusieurs blessures qui retardent son explosion. C’est à Roland-Garros, en 2021, que l’on apprend à prononcer son nom. Elle y atteint les quarts de finale, sur ce qui n’est pas considéré comme sa meilleure surface, après avoir notamment écarté Serena Williams. Mieux encore, elle va disputer une partie homérique contre la future finaliste Anastasia Pavlyuchenkova, ne s’inclinant que 9-7 au troisième set !

Des espoirs enfin confirmés

Après notamment une demi-finale aux Jeux Olympiques, c’est en 2022 qu’on espère enfin voir l’explosion. Et la saison commence impeccablement, avec une finale au WTA 500 d’Adelaïde, battue seulement par la n°1 mondiale de l’époque, Ashleigh Barty. Mais alors qu’elle débarque à l’Open d’Australie pleine d’ambitions, elle doit abandonner dès le deuxième tour sur blessure. La relance est compliquée, malgré un quart de finale convaincant à Indian Wells. Mais visiblement, le gazon de Wimbledon lui a donné des ailes.

Son tournoi est un bel exemple de domination. Elle a eu pourtant affaire à des adversaires corsées, comme Bianca Andreescu, lauréate de l’US Open 2019, ou encore Coco Vandeweghe, double quart-de-finaliste en carrière à Wimbledon. Sans compter bien sûr son succès implacable en demi-finales sur Simona Halep, lauréate en 2019. Ce qui fait d’elle la première joueuse de son pays à atteindre la finale d’un Grand Chelem. Comme Ons Jabeur, elle voudra marquer l’histoire ce samedi.

Avantage Jabeur, mais d’une courte tête

Ce duel pour l’histoire est aussi un choc de styles. Ons Jabeur, son jeu varié, sa facilité à changer le cours d’un point sur une amortie ou un slice bien senti, semble posséder plus d’armes que sa rivale. Mais le jeu d’Elena Rybakina est parfaitement adapté au gazon de Wimbledon. Elle est la leader au nombre d’aces cette saison (217) et dans ce tournoi (49), et surtout, elle n’a pas peur d’attaquer, se montrant extrêmement précise, notamment sur coup droit.

La Tunisienne sera considérée comme favorite, par son vécu supérieur sur le circuit et son statut de n°2 mondiale. Mais les deux joueuses disputeront la plus grande finale de leur carrière, et l’aspect mental ne sera pas à négliger. La Tunisienne mène 2-1 dans les confrontations directes, mais un de ces succès a été obtenu sur abandon de la Kazakhe. De plus, elles ne se sont jamais affrontées sur gazon. Autant d’éléments qui rendent l’issue de cette finale incertaine. Mais une chose est sûre, le spectacle sera au rendez-vous ce samedi à Wimbledon.

John Stockton, Gianni Bugno, Zinedine Zidane, Steffi Graf, Frode Andresen, Stéphane Stoecklin, Davis Kamoga, Primoz Peterka, Werner Schlager et Aurélien Rougerie. Point commun entre ces sportifs? Ils m'ont fait rêver et ont bercé mon adolescence. Je suis un fondu de sports et j'essaie de retranscrire ma passion à travers mes articles. Originaire du Périgord, ma passion pour les Girondins, les Jaunards et les Jazzmen transpire dans mes écrits.

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