Athlétisme
JO 2024, ces Bleus qui peuvent surprendre : Les relais 4x400m (femmes et mixte)
JO PARIS 2024 – Loin de se livrer au jeu des pronostics, Dicodusport vous propose de découvrir une série d’athlètes et de collectifs français qui pourraient profiter des Jeux Olympiques pour se révéler un peu plus aux yeux du grand public. Non cités parmi les favoris, parfois méconnus ou fort d’un palmarès peu fourni, certains d’entre eux ont tout pour briller à Paris. De là à aller chercher une médaille, seul l’avenir nous le dira. Aujourd’hui, focus sur les relais 4×400 mètres femmes et mixte
Des Championnats du monde 2023 prometteurs
En raccrochant, lorsque nous avons échangé avec elle pour préparer cet article, Louise Maraval a tenu à rajouter ces quelques mots : « Personnellement, moi, le relais, c’est toujours une épreuve qui m’a tenu à cœur. J’ai toujours fait des relais avec mon club, depuis petite, même des 4×100, des 4×200 ». C’est dire l’envie de la relayeuse française lorsque l’on évoque la perspective des Jeux Olympiques. Arrivée dans l’athlétisme un peu par hasard avec une amie, à la suite d’une séance découverte proposée par son club actuel, l’Entente Sèvre, dans son école, celle qui a pratiqué la gymnastique depuis toute petite et jusqu’à ses dix-huit ans nous a accordé quelques minutes afin d’aborder la question des relais 4×400 mètres femmes et mixte à l’approche des JO 2024.
Éclaircie bleue sous le soleil brûlant de Budapest, le relais 4x400m masculin a décroché la seule médaille française des derniers Championnats du monde. Si ces résultats ont inquiété, à un an des Jeux Olympiques, il existe toutefois des lueurs d’espoir pour l’athlétisme français. L’un de celles-ci repose sur les relais 4×400 mètres mixte et féminin. Quatrième de la finale, le relais mixte, relégué au second plan des priorités ces dernières années, a confirmé les promesses affichées plus tôt dans la saison lors des Championnats d’Europe d’athlétisme par équipes. Le relais féminin, neuvième de la finale, n’a pas été à la hauteur de l’enjeu mais présente des points très encourageants à l’aube de la saison.
💥 Frustrant et prometteur !
🇫🇷 Le relais 4×400 m mixte (Gilles Biron, Louise Maraval, Téo Andant, Amandine Brossier) prend une belle 4e place en 3’12’’99 aux Championnats du monde de Budapest.#WorldAthleticsChamps pic.twitter.com/xeJF8xUIJD
— FFAthlétisme (@FFAthletisme) August 19, 2023
Cet hiver, tu étais en stage en Afrique du Sud avec les autres relayeurs. Ce stage, plus les Championnats du monde, ont-ils permis selon toi de créer un socle pour le relais, même s’il y a beaucoup de monde qui peut prétendre à une sélection aux JO 2024 ?
Louise Maraval (Championne de France du 400m haies, championne d’Europe espoir du 4x400m féminin et membre de l’équipe de France Élite) : Il y a une grosse densité, donc on ne sait pas qui sera présent à chaque championnat. Mais cela crée du lien et c’est très important pour la perf’, le fait de se connaître etc… Après, c’est sûr qu’il n’y a rien de fait pour les grands championnats, mais se retrouver comme ça, c’est important.
Dans cette optique de performance, les Relais Mondiaux seront, j’imagine, un objectif majeur puisqu’ils sont qualificatifs pour les J0 2024 ?
Oui forcément, c’est un objectif majeur. Tout le monde a envie que nos relais soient présents donc c’est un objectif majeur qu’il ne faut surtout pas négliger surtout qu’aucun relais n’est actuellement qualifié pour les Jeux.
Ces derniers jours, tu as amélioré ton record sur le 400 m en salle, Amandine Brossier, David Sombé, Marjorie Veyssière, membres des collectifs, également. C’est très prometteur pour les relais…
Tout à fait, il y a une vraie dynamique sur les relais 4×400 m en ce moment. Il faut vraiment qu’on en profite, on voit tout le monde qui progresse, il y a une réelle densité et c’est ça qui doit nous amener vers le haut. Plus ce sera dense et plus il y aura des performances individuelles et plus, on sera performants en relais. Et moi, je suis très heureuse de voir que tout le monde accélère, car plus, on va aller vite et plus, on va se tirer vers le haut.
Peut-on envisager une répétition en compétition pour le 4×400 féminin avant les grands championnats ?
Franchement, je ne sais pas du tout. C’est difficile car on a toutes nos compétitions individuelles donc ce n’est pas toujours facile de se regrouper. L’année dernière, on l’avait fait, du côté du meeting d’Annecy au mois de juin. C’était bien, mais c’est sûr que tout le monde ne peut pas être disponible et ça se comprend aussi. Là, le fait qu’il y ait plusieurs grands championnats va nous amener aussi à nous retrouver. Et on sera en stage avant les Championnats du monde de relais.
- À ce sujet – La suite de l’interview de Louise Maraval, sur sa saison 2024 en individuel et ses perspectives
Le baromètre pour les JO 2024 : une très grosse densité chez les hommes et des signaux positifs chez les femmes
Ainsi, qu’attendre de ces deux collectifs aux Jeux Olympiques ? S’ils ont bien obtenu leur qualification lors des Relais Mondiaux qui se déroulaient du 4 au 6 mai aux Bahamas, les Français pourraient bien jouer les trouble-fêtes à Paris. Les relais 4×400 mètres présentent souvent des surprises liées à des aléas (chutes, témoin lâché) ou des collectifs homogènes surpassant une ou deux individualités. Le relais mixte pourra faire valoir la très forte densité chez les hommes (dix Français sous les 46 secondes en individuel en 2024 contre six l’an passé). Trois noms se dégagent : Gilles Biron, Téo Andant et David Sombé.
D’autres, comme Yann Spillmann, Muhammad Abdallah Kounta, Fabrisio Saidy frappent également à la porte alors que Yann Spillmann pourrait rebattre les cartes. Du côté des femmes, les signaux sont également au vert, comme en attestent les performances récentes d’Amandine Brossier, Sounkamba Sylla, Marjorie Veyssière, Louise Maraval et Shana Grebo. Les trois premières ont toutes battu leur record personnel cette saison !
Amandine Brossier, par la même occasion, est devenue la deuxième meilleure performeuse française de l’histoire, en salle et en plein air derrière Marie-José Pérec ! Louise Maraval est quant à elle entrée dans une autre dimension, devenant elle aussi la deuxième meilleure performeuse française de l’histoire sur 400m haies, derrière Pérec également avec un temps canon de 53.71s, sept centièmes devant Grebo, 3e performeuse de l’histoire. La Vendéenne est en prime devenue vice-championne d’Europe au mois de juin. Les voyants semblent donc verts pour le 4×400 mixte tandis que le 4×400 féminin a tout pour faire mieux qu’à Budapest l’été dernier… sans oublier le 4x400m masculin ! Seule ombre au tableau, la 8e et dernière place des femmes aux Relais Mondiaux… mais ni Maraval, ni Brossier n’avaient couru cette course.