Cyclisme sur route 2025
Milan-San Remo 2025 : Favoris et Outsiders de la Primavera

MILAN-SAN REMO 2025 – Ce samedi, ce sera enfin l’heure du premier Monument de la saison 2025, avec Milan-San Remo. La Primavera proposera son parcours traditionnel avec ses 289 kilomètres et ses capi. Tadej Pogačar et Mathieu van der Poel s’affronteront pour la première fois de la saison, mais les prétendants sont nombreux, surtout sur ce Monument souvent indécis voir surprenant.
Dans un passé pas si lointain, Milan-San Remo était presque la chaise gardée des sprinteurs avec des noms comme Mario Cipollini (2002), Óscar Freire (2004, 2007 et 2010), Alessandro Petacchi (2005), Mark Cavendish (2009), Alexander Kristoff (2014), John Degenkolb (2015) et Arnaud Démare (2016).
Ces dernières années, la Primavera s’est terminé au sprint dans un petit groupe ou par des victoires en solitaire. On ne verra pas un sprint dans un peloton d’une cinquantaine de coureurs, cette année.
Enfin le tour de Pogačar ?
La plupart des regards seront tournés vers UAE Emirates XRG et Tadej Pogačar, dont le rêve est de gagner la Primavera. Le Slovène de 26 ans a remporté presque toutes les grandes courses ces dernières saisons – du Tour de France aux Championnats du monde, du Tour de Lombardie au Tour des Flandres – mais Milan-San Remo manque toujours à son palmarès désormais bien rempli. Réussira-t-il enfin cette année à sa cinquième tentative ? Il a terminé troisième en 2024, quatrième en 2023 et cinquième en 2022.
L’équipe du champion du monde en titre ouvrira les hostilités sur la Cipressa et sur le Poggio, mais faire le trou et garder à l’écart s’avère ô combien difficile pour le prodige de Komenda. Pogačar n’a pas encore réussi à trouver la formule gagnante sur le Poggio. Pour Pogačar, il est important de rendre la course la plus difficile possible pour faire la sélection rapidement, et fatiguer les coureurs rapides au sprint.
Pogačar pourra compter sur une équipe solide, avec le vainqueur de Milan-Turin Isaac Del Toro, le lauréat de Tour Down Under Jhonatan Narváez et surtout Tim Wellens. Mais, le principal problème du Slovène sera Mathieu van der Poel. Le Néerlandais sera prêt à jouer un rôle de premier plan dans ce Monument qu’il a déjà remporté. En 2023, van der Poel a réussi à triompher de manière grandiose dans la classique, après une contre puissant au sommet du Poggio. L’an dernier, il avait sacrifié ses chances pour Jasper Philipsen.

Si van der Poel ne parvient pas à faire la différence sur le Poggio, son équipe Alpecin-Deceuninck n’aura pas à s’inquiéter. Le Néerlandais aura certes ses chances dans un sprint en petit comité. Mais sa formation comptera toujours sur un sprinteur de haut rang, avec le tenant du titre Jasper Philipsen.
En voyant le palmarès de Milan-San Remo, il faut se rendre vite compte qu’il est très difficile de garder son titre. Le dernier à y parvenir fut Erik Zabel en 2001. Philipsen pourra-t-il suivre les traces du sprinteur allemand ? Cela ne peut certainement pas être exclu, compte tenu de la classe intrinsèque de Philipsen et de son niveau de forme actuel, avec une victoire à Kuurne-Bruxelles-Kuurne et une troisième place dans l’Omloop Het Nieuwsblad. Malheureusement, il a lourdement chuté lors du sprint final de Nokere Koerse mercredi, et n’en est pas sorti indemne, avec des écorchures superficielles sur le côté droit, des ecchymoses et des courbatures qui pourraient le freiner dans ses ambitions samedi.
Pléthore d’outsiders
Après retour sur l’édition 2024, nous nous intéresserons principalement à Michael Matthews. L’Australien était si proche de la victoire à Milan-San Remo l’année dernière. Le sprinteur-puncheur de Jayco AlUla a remporté de prestigieux succès, mais dans les très grandes courses, il n’a jamais trouvé l’ouverture.
Si la course se résume à un sprint de groupe restreint, Bling est toujours un coureur avec lequel il faut compter. Mads Pedersen espère également un tel scénario. Le Danois de la Lidl-Trek est un habitué des places d’honneur sur Milan-San Remo ces dernières années – il a terminé sixième en 2022 et 2023 et quatrième en 2024 – mais n’a jamais vraiment été proche de la victoire. Est-ce la bonne année pour Mads ?
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En cas d’un éventuel sprint à Milan-San Remo, en l’absence de l’ancien vainqueur Wout Van Aert, qui privilégie un stage d’entraînement en vue du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, Visma Lease a Bike misera sur Olav Kooij. Le Néerlandais est un solide sprinteur, et il est capable d’encaisser les capi comme le prouve sa quatorzième place l’année dernière.
Au sein de la Lidl-Trek, en plus de Mads Pedersen, Jonathan Milan ne doit certainement pas être ignoré non plus. L’Italien, extrêmement fort, a dû abandonner prématurément lors de ses premières participations à Milan-San Remo, mais il continue de progresser rapidement sur ce type de parcours. Sera-t-il capable de survivre aux capi cette année ? Dans un sprint, il serait normalement presque imbattable. Mais après plus de 280 kilomètres, la question mérite d’être posée.

Ensuite, le public italien aura les yeux sur Filippo Ganna. Le rouleur d’INEOS Grenadiers a impressionné sur Tirreno-Adriatico en terminant deuxième grâce à son succès sur le chrono inaugural, et tenant le choc dans les reliefs malgré son poids. Pour rappel, il a terminé deuxième en 2023.
Dans la liste des outsiders, nous pourront penser à Magnus Cort Nielsen (Uno-X Mobility – huitième en 2018), Matej Mohorič (Bahrain Victorious – vainqueur en 2022), Neilson Powless ( EF Education-EasyPost), Alberto Bettiol (XDS Astana – cinquième l’an dernier), Romain Grégoire (Groupama-FDJ), Maxim Van Gils (Red Bull -BORA-hansgrohe – septième en 2024) et pourquoi pas Tom Pidcock (Q36.5 Pro Cycling). Ce dernier a le talent pour tenir dans le Poggio et le pilotage pour faire la différence dans la descente sur San Remo tel un Nibali ou un Mohorič.