Top 14 : Une hiérarchie qui se dessine, avec des surprises

TOP 14 2024-2025 – On fait un premier bilan de ce début de saison de Top 14, après neuf rencontres. Avec de belles surprises comme Bayonne et quelques déceptions.

Toulouse et l’UBB déjà en tête

Mine de rien, le Top 14 a passé le cap du tiers du championnat ce week-end, avec une neuvième journée qui s’est refermée sur le succès de Bayonne, sur sa pelouse, contre le Stade Toulousain (12-8). Si les Toulousains gardent la tête avec 30 points, le club basque confirme son bon début de saison, avec 26 points et le même bilan de six victoires et trois défaites que leur adversaire de cette 9e journée. Neuf matchs, c’est beaucoup et peu à la fois. Cela permet de dégager des premières tendances, en étant loin de pouvoir faire un premier bilan complet. Interrogé sur ce sujet, notre confrère Gauthier Baudin confirme : « Il faudra attendre la 14e journée, pour se faire une idée assez concrète. Il y a toujours des équipes qui se réveillent après la trêve internationale ». À ce stade-là, toutes les équipes se seront affrontées.

• À ce sujet – Classement Top 14 2024-2025

Mais à la lecture du classement, on s’aperçoit que le double champion de France en titre, le Stade Toulousain, est déjà en tête. Avec 30 points, pour six victoires et trois défaites. Après un petit coup de mou début octobre, les Rouge et Noir ont su redresser la barre. Et devance d’un point l’Union Bordeaux-Bègles. Tiens donc, les finalistes 2023-2024 aux deux premières places. De quoi faire de cette affiche la nouvelle grande rivalité du rugby français ? « J’ai envie de dire que c’est déjà le cas depuis la saison passée. La finale a fait du mal, mais ce n’est pas parce que l’UBB prend 60 points que n’est plus le rival. On l’a vu en début de saison et ce sont les deux meilleures équipes », abonde Gauthier Baudin. En effet, Bordeaux-Bègles est la seule équipe à avoir fait chuter le Stade Toulousain à domicile (12-16), mettant fin à la folle série de 953 jours d’invincibilité de Toulouse à domicile.

[Vidéo] Résumé Toulouse - UBB, 4ème journée de Top 14

TOP 14 2024-2025 - Ce dimanche, Toulouse recevait l'UBB lors de la 4ème journée de Top 14. Voici le résumé vidéo du match.

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La Rochelle en embuscade, Bayonne surprend

La Rochelle encore couci-couça

Derrière les deux finalistes, on retrouve le Stade Rochelais en troisième position. Avec 27 points et trois points de bonus en moins que le Stade Toulousain. Des Rochelais qui avaient bien entamé leur championnat, avec un beau succès sur la pelouse du Racing 92 (16-17). Mais la machine s’est enrayée. Notamment en déplacement. Avec deux défaites cinglantes à Bayonne (37-7) et Montpellier (16-0). « Le Stade Rochelais est moins régulier et ses joueurs sont moins performants qu’auparavant », confirme Gauthier Baudin. Qui se pose la question de cette baisse de performance : « Le contrecoup du doublé en Champions Cup est logique », confirme le journaliste, pour évoquer la saison 2023-2024, moins fructueuse.

« Ronan O’Gara a-t-il toujours la main sur son groupe et pour analyser ce qu’il se passe chez ses adversaires, particulièrement en déplacement ? Il y a eu le fiasco de Bayonne et Montpellier, alors qu’en début de saison, c’était pas mal en déplacement », poursuit Gauthier Baudin. La situation est loin d’être grave. Et on se rappellera qu’ils ont fini la saison 2023-2024 en trombe et ont fait trembler le Stade Toulousain en demi-finales, la saison passée (39-23). Mais le Stade Rochelais peut être déjà être à un tournant. « Soit le club garde O’Gara jusqu’en 2027, soit il essaye de changer quelque chose. J’ai encore l’impression qu’il est l’homme de la situation. Mais j’ai vu des supporters s’en plaindre », conclut le journaliste.

Le 𝟴𝟬𝟴𝟬, retour sur la belle victoire bonifiée ! 🥰#SRSFP | #Top14 | #FievreSR pic.twitter.com/S90goadjoS

— Stade Rochelais (@staderochelais) November 4, 2024

Le fantastique début de saison de Bayonne

Et en quatrième position, on retrouve Bayonne. Qui affiche également un bilan de six victoires et trois défaites. Avec ce succès retentissant sur la pelouse de Gerland à Lyon (38-49). Longtemps cantonnés à des défaites loin de leurs bases, les Bayonnais commencent à performer loin de leurs bases. « Je trouve le projet de Bayonne fascinant », avoue Gauthier Baudin qui voit en Bayonne, un candidat au Top 6. « Cela ressemble au projet du Stade Toulousain de 2019, avec des jeunes lancés sur les matchs à l’extérieur, qui sont complètement « fous ». Je pense à Xan Mousques qui a été incroyable ». Une alchimie qui explique ce bon début de saison

Dans un match serré jusqu’au coup de sifflet final, nos Ciel & Blanc s’imposent au finish face au Stade Toulousain ! 👊 #Top14 #ABST pic.twitter.com/73DhRO3Rpa

— Aviron Bayonnais (@avironrugbypro) November 3, 2024

Des déceptions également

Des surprises, mais aussi des déceptions. En particulier le Stade Français, qui pointe à la 13e place, en virtuel barragiste. Passés à une pénalité d’écarter l’UBB en demi-finales, la saison passée, les Parisiens sont en souffrance, avec trois victoires pour six défaites. Dont un revers à domicile contre Toulon (10-14). Et une victoire poussive contre Vannes (34-31), en ayant souffert toute la deuxième mi-temps. Parmi les déceptions, la Section Paloise qui, malgré une jeunesse performante, n’est que 12e, un point devant les Parisiens (15 points contre 14). Des Palois qui ne semblent pas capitaliser sur leur bonne saison passée (9e et en lutte jusqu’au bout pour les barrages). Barragistes (dans l’autre sens) la saison passée, les Montpelliérains sont encore à la peine, avec 15 points en neuf matchs.

Et parmi les autres déceptions, on peut citer le Racing 92. Éliminés sans gloire en barrages la saison passée, en y étant qualifiés d’extrême justesse, les Franciliens ne paraissent pas avoir trouvé la bonne formule. Malgré un succès important sur la pelouse de Pau, le week-end dernier (23-33), ils ne sont que 8e, avec 22 points. « J’ai l’impression de voir le XV de France sur le 6 Nations 2024 », regrette Gauthier Baudin.

Qui peine à identifier ce qui peut clocher chez cette équipe. « Depuis qu’ils sont à Paris la Défense Arena, il y a un truc qui s’est dilué, je ne saurais pas dire où. Cela s’est accentué après l’arrivée de Stuart Lancaster. Il y a peut-être trop de stars et pas assez de lien avec le public. Il y a ces délocalisations, quand tu es supporter du Racing, tu dois un coup aller à Duvauchelle (Créteil) un coup à Auxerre. Cela peut te dissuader d’aller au stade », explique le journaliste.

🎬.𝗝𝟵 – SP v 𝗥𝟵𝟮
la victoire avant les vacances !

Le résumé complet📺 https://t.co/GKhKcTNuG3#SPR92 pic.twitter.com/60Ev8eUlgK

— Racing 92 (@racing92) November 4, 2024

La difficile découverte pour le promu Vannes

Pour leur première saison en Top 14, la découverte est rude pour le RC Vannes, premier club breton à avoir accédé à l’élite du rugby français. Deux victoires pour sept défaites et une dernière place avec 11 points et trois points de retard sur le premier barragiste. Mais il y a des choses encourageantes pour les Bretons. Comme cette victoire au courage contre Castres (34-28), mais aussi ces deux bonus défensifs glanés en déplacement contre le Stade Français (34-31) et contre Montpellier (26-24). Des signes évidents qui montrent que Vannes ne compte pas faire de la figuration dans ce Top 14. Même s’ils n’ont pas pu bénéficier de l’effet de surprise.

Gauthier Baudin n’est pas inquiet pour l’avenir à moyen terme pour le RC Vannes : « Vannes est dans une position où c’est la première fois pour le club. Quoi qu’il arrive, la situation sera positive. S’ils se maintiennent en Top 14, c’est génial et ils peuvent planifier leur recrutement. S’ils retombent en Pro D2, ils peuvent remonter et auront cette expérience. Je n’ai pas d’attentes particulières sur eux cette saison. Mais s’ils remontent, il faudra qu’ils se maintiennent et qu’ils y restent. S’ils redescendent de nouveau, ce serait compliqué. Ce n’est pas du bonus cette saison et il ne faut pas que ça se transforme en chemin de croix. Ils doivent montrer qu’ils ont leur place ici ».

Place à la trêve internationale, avec nos yeux rivés sur le XV de France, qui joue gros lui aussi, lors de cette tournée d’automne.

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Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.