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Cyclisme sur route 2025

Cyclisme sur route : Quelle équipe française a réalisé le meilleur mercato ?

Etienne Goursaud

Publié le

Cyclisme sur route Quelle équipe française a réalisé le meilleur mercato
Photo Icon Sport

CYCLISME SUR ROUTE 2025 – On fait le point et on compare le mercato des équipes françaises. Entre inquiétudes et espoirs, qui a fait le meilleur mercato ?

Un premier constat : Pas de quoi sauter en l’air

Avant de se demander qui a fait un bon ou un mauvais mercato parmi les équipes françaises, force est de constater qu’aucune n’a réussi un mercato emballant. Dans un cyclisme de plus en plus à deux vitesses, y compris à l’échelon World Tour, avec des superstructures aux budgets colossaux. On pense à la Red Bull-Bora-Hansgrohe, UAE Emirates ou même la Visma Lease a Bike, ainsi qu’INEOS Grenadiers. Avec une vraie accaparation de tous les talents, jeunes ou moins jeunes. Rien que chez UAE, Pablo Torres, vainqueur du Tour de l’Avenir 2024, a signé. Tout comme Jhonatan Narváez, talent confirmé. Tandis que chez Red Bull-Bora-Hangrohe, on peut évoquer Giulio Pellizzari ou… Laurence Pithie.

Le Néo-Zélandais arrive en provenance de la Groupama-FDJ. Et c’est bien tout le problème. L’exode de grands talents est légion et commune à toutes les formations françaises. Du côté de celle de Marc Madiot, on peut citer le départ de Lenny Martinez chez Bahrain Victorious. En bref, peut-être, avec Romain Grégoire, les deux plus grands talents formés directement par la structure (passés par la Continentale). Mais Decathlon AG2R La Mondiale n’est pas en reste. Les Savoyards perdent Ben O’Connor, leur meilleur coureur et 6e au classement UCI, qui migre vers la Jayco-AlUla. Mais aussi la révélation du Giro 2024, Valentin Paret-Peintre, qui s’envole vers la Soudal-Quick Step, où d’autres Français ont progressé avant lui.

Arkéa-B&B Hôtels perd Matis Louvel, qui part vers Israel-Premier Tech. Alors qu’Axel Zingle, pensionnaire de Cofidis, va suivre les traces de Christophe Laporte, pour s’envoler chez les Néerlandais de Visma-Lease a Bike. Point commun dans tous ces transferts ? Tous, sauf Ben O’Connor, rejoignent une équipe dans le Top 7 des plus gros budgets.

Le recrutement des formations World Tour françaises en détail

Decathlon AG2R La Mondiale – La promotion interne et quelques paris

Meilleure formation française en 2024, les départs risquent de peser lourd pour Decathlon AG2R La Mondiale. On peut noter énormément de promotions internes. On pense forcément à Paul Seixas, un des prodiges français, qui va passer directement des U19 au World Tour, sans passer par la case de la récente continentale. Ils sont au total cinq à connaître une « promotion interne ». Mais on peut tout de même noter un très grand coup. En réussissant à débaucher Johannes Staune-Mittet, deuxième du Tour de l’Avenir 2022, derrière Cian Uijtdebroeks. Le Norvégien avait signé un contrat au long cours avec la Visma-Lease a Bike.



Mais sa première année n’a pas forcément été exceptionnelle. Un super coup sur le papier, mais qui peut susciter des interrogations. Pourquoi la Visma-Lease a Bike, prompte à attirer des talents, a laissé filer un coureur de ce calibre ? Les Savoyards confirment aussi leur capacité à faire venir des étrangers. Le très bon rouleur Stefan Bissegger et Tord Gudmestad porteront les couleurs de la structure savoyarde en 2025. Le Suisse est en difficulté depuis deux saisons dans son exercice préféré, le chrono. Le Norvégien n’a pas le potentiel d’un Oliver Naesen et est davantage un pari.



Cofidis – Un recrutement cosmopolite

Le recrutement de Cofidis est dans sa tradition. Très axé étranger. Avec des recrues qui peuvent être intéressantes. Alex Aranburu, Dylan Teuns, Simon Carr ou encore Sergio Samitier sont tous des excellents coureurs sur le papier. Mais tous ont connu une ou deux saisons très compliquées. On a déjà vu Cofidis réussir à relancer des coureurs. On pense à Ion Izagirre. Mais on a déjà vu l’inverse aussi.

L’avenir nous dira si ces paris seront des réussites. En difficulté en 2024, Cofidis a mis la main à la poche pour ces coureurs. Mais en cas d’échec, la situation peut encore se compliquer. D’autant qu’avec la perte d’Axel Zingle, mais aussi celle de Guillaume Martin (vers Groupama-FDJ), ce sont deux coureurs réguliers qui s’en vont. Capables d’assurer des gros points tout au long de la saison et de se montrer en World Tour.

Groupama-FDJ – Un centre de formation pillé

Le projet Groupama-FDJ avait de l’allure. En football, on appellerait cela un centre de formation. Une continentale pour faire grandir ses coureurs. Et cela marche. En 2024, Laurence Pithie, Lenny Martinez ou encore Romain Grégoire ont été très en vue. Y compris au niveau World Tour. En 2025, il ne restera plus que le dernier cité. Et à ces départs de coureurs « made in FDJ », s’ajoutent ceux de Reuben Thompson et Samuel Watson. Une vraie hécatombe et qui soulève une question sur ce modèle de formation, censé contrer celui financier des plus gros budgets du peloton. Finalement capables de débaucher les coureurs, quand ceux-ci atteignent le stade de la confirmation.

Tout n’est pas à jeter. Romain Grégoire va poursuivre sa progression chez la formation de Marc Madiot, tout comme Paul Penhoët, sprinteur polyvalent et prometteur. Et avec la venue de Guillaume Martin, c’est un des meilleurs français en courses à étapes qui débarque. En outre, la venue de Rémi Cavagna montre que cette équipe est capable d’attirer les meilleurs français. Et cela reste rassurant. Même si la saignée aura été rude durant l’intersaison.

Arkéa-B&B Hôtels – Recrutement 100 % interne

On l’a déjà écrit (lire ci-dessous), mais l’avenir est parsemé de gros nuages pour Arkéa-B&B Hôtels. Et le recrutement semble aller dans ce sens. Un recrutement 100 % « interne ». Aucun coureur de l’extérieur. Cela peut marcher. Mais, est-ce que l’un d’entre eux possède le potentiel d’un Mathis Le Berre (conservé), Ewen Costiou (conservé) ou encore Matis Louvel (qui s’envole vers Israel-Premier Tech) ? C’est la question. Mais avec un exode de talents (Vincenzo Albanese, Clément Champoussin, Louis Barré), ils vont devoir performer rapidement, dans une optique d’une lutte critique pour le maintien en World Tour. Autant dire que la pression sera très forte. Comme sur celles des leaders comme Kévin Vauquelin ou Ewen Costiou, qui vont avoir encore plus de responsabilités en 2025.

Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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