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Draft NBA : Sarr et Risacher à la lutte pour la première place, Salaün dans le Top 10 ?

NBA – Une deuxième année historique pour la France en NBA. Après Victor Wembanyama l’an passé, un autre Français devrait selon toute vraisemblance être sélectionné en première position. La bataille est rude entre Alexandre Sarr et Zaccharie Risacher. Derrière, Tidjane Salaün ne cesse de grimper dans les mocks drafts.
L’an passé, Victor Wembanyama devenait le 76e premier choix de l’histoire de la Draft NBA. Et par la même occasion, le premier Français. Tous les spécialistes l’annoncent, la NBA sera encore aux couleurs tricolores cet été. Alors que le premier tour de la Draft aura lieu dans la nuit du 26 au 27 juin au Barclays Center de Brooklyn, les deux premières places sont promises à deux Français : Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr. Et dans le Top 10, on pourrait bien retrouver un troisième français, Tidjane Salaün.
Zaccharie Risacher, la première place lui semble promise
Profil du joueur : 18 ans, 2,07 m, ailier, JL Bourg (France)
Saison : Cette année, Zaccharie Risacher a participé au championnat de France et à l’EuroCoupe. Plus gros temps de jeu de l’équipe tout au long de la saison, le natif de Malaga a surperformé en EuroCoupe, avec 13,1 points de moyenne (56 % à 3 points) et 3,6 rebonds en 24 min. En Championnat, Risacher a inscrit 10,1 points de moyenne (35 % à 3 points) avec 3,8 rebonds en 22 minutes. Formé à l’ASVEL, Zaccharie Risacher a explosé à Bourg-en-Bresse cette saison, sous les ordres de Frédéric Fauthoux.
Ses points forts et ses points faibles
Points forts : La première impression laissée par Zaccharie Risacher sur le parquet est une domination défensive. À seulement 18 ans, c’était lui qui s’occupait du meilleur attaquant adverse cette saison. Le tout avec une polyvalence impressionnante, capable de défendre des postes 2 à 4. Un profil fait pour la NBA. Sa large envergure et sa mobilité sur les appuis lui ont permis de défendre efficacement tout au long de la saison. Mais en attaque, Risacher, c’est aussi quelque chose. Sa taille et sa bonne vitesse d’exécution font de lui un très bon tir en catch & shoot, avec un tir qui part de haut. Bon dans le jeu sans ballon, Risacher fait également preuve d’une éthique de travail frappante pour son âge.
562 tirs en 53 minutes.
Ça fait un tir toutes les 6 secondes.Ça c’est sa routine d’avant match.
C’est quoi ce robot 😭 pic.twitter.com/gERyNcjtSf
— Le Psy TrashTalk 👨👩👧👧 (@giovannim6) January 30, 2024
Points faibles : Pourtant bien doté physiquement, Zaccharie Risacher souffre encore quand le jeu se passe sur demi terrain. Il a des difficultés à se diriger vers le panier, et à finir au cercle en bougeant les défenseurs adverses. Pour l’heure, le fils de Stéphane Risacher (médaillé d’argent avec la France en 2000 aux JO de Sydney) manque de confiance en lui et en ses capacités. On l’a rarement vu porter la voix avec Bourg-en-Bresse, mais c’était peut-être aussi la façon dont fonctionnait l’équipe. Enfin, son adresse aux lancers francs n’est clairement pas un point fort (74 % en Betclic Elite, 66 % en EuroCoupe). Et dans une ligue comme la NBA où les ailiers provoquent régulièrement des fautes, perdre des points bêtement sur la ligne serait dommageable pour Zaccharie Risacher.
Où va-t-il atterrir ?
Équipes dans les rumeurs : Atlanta ne cesse de revenir dans les rumeurs. Les Hawks, qui possèdent le premier pick de la Draft, aiment le profil de Zaccharie Risacher, et il convient parfaitement aux besoins de la franchise de Géorgie, en manque d’un véritable poste 3. Et Washington, qui a le pick #2, est davantage en recherche d’un pivot plutôt que d’un ailier. La franchise de la capitale a déjà Bilal Coulibaly dans l’aile. San Antonio s’est également renseigné sur le joueur de la JL Bourg, mais il faudra monter à la draft chez les Spurs pour espérer arracher le joueur de 18 ans.
Projection : Atlanta, en 1. Le General Manager des Hawks Landry Fields s’est exprimé devant la presse ce 17 juin et a indiqué que, pour le moment, les Hawks ont bien prévu de conserver leur 1er choix de la Draft 2024, après une saison mitigée.
Rôle en NBA : Zaccharie Risacher a tout du parfait 2e meilleur joueur d’une équipe qui va loin. Déjà très fort défensivement, il ne lui manque qu’une petite progression en attaque pour qu’il devienne un très bon joueur NBA.
Alexandre Sarr, la NBL comme tremplin jusqu’à la 2e place?
Profil du joueur : 19 ans, 2,16 m, ailier fort/pivot, Perth Wildcats (Australie)
Saison : Au sein de la ligue professionnelle australienne, la NBL, Alexandre Sarr n’était pas en terrain conquis. Davantage utilisé en sortie de banc, le natif de Bordeaux n’a eu qu’un temps de jeu limité (18 min par match). Mais cela ne l’a pas empêché de montrer de vraies qualités de jeu, avec 9,6 points, 4,5 rebonds et 1,5 contre de moyenne.
Ses points forts et ses points faibles
Points forts : Alexandre Sarr apporte déjà de solides garanties défensives. Polyvalent pour son poste, le petit frère d’Olivier Sarr (dans l’effectif du Thunder) a prouvé qu’il avait le profil parfait du défenseur moderne qui a rapidement un rôle dans une équipe NBA. Parfois comparé à Victor Wembanyama, il impressionne par son agilité et son côté très délié. Il est notamment redoutable en transition, où il est capable de prendre de vitesse les défenses adverses et de finir avec réussite (82,8% au tir en contre-attaque cette saison). Comprenant bien le jeu, Sarr sait également se placer en attaque. Capable de bien rouler sur le pick&roll, il a également une bonne gestuelle de tir. Enfin, on l’a vu bien s’intégrer au sein de la NBL. Une ligue aux destins différents depuis plusieurs années. LaMelo Ball, Josh Giddey ou encore RJ Hampton sont passées avec plus ou moins de succès par la ligue australienne avant d’arriver en NBA.
Points faibles : Principale difficulté dans une NBA qui tire énormément à 3 points, son pourcentage de réussite. Seulement 29 % derrière l’arc, il sera laissé seul derrière la ligne. A-t-il également les épaules pour être le n°1 de son équipe ? C’est ce qu’on attend d’un intérieur drafté si haut, dans la lignée de Victor Wembanyama. Alexandre Sarr n’est pas non encore à l’aise lorsqu’il faut travailler son adversaire proche du panier. Avec à peine 100 kilos, il lui faudra s’étoffer pour résister aux gabarits américains (Embiid, Jokic, Sabonis…). En NBL, il n’était pas rare de le voir se faire bousculer au rebond défensif. Il faudra donc prendre du poids cet été pour ne pas se faire manger au rebond par les gobeurs de la NBA.
Où va-t-il atterrir ?
Équipes dans les rumeurs : Atlanta (#1), Washington (#2)
Projection : Washington. Les Wizards manquent d’un réel pivot. Et alors que le secteur intérieur d’Atlanta est déjà bien rempli, celui de Washington pourrait laisser le temps à Alexandre Sarr de se développer. Il retrouverait son compatriote Bilal Coulibaly, drafté en septième place il y a un an. Avec Kyle Kuzma au poste 4, le front court des Wizards pourrait bien commencer à ressembler à quelque chose.
Rôle en NBA : Alexandre Sarr apportera dès le premier jour toute son intensité défensive. Il sera, à coup sûr, un réel ajout pour la défense de la franchise où il atterrira. Il ne faut sans doute pas s’attendre à une production à la Victor Wembanyama en tant que rookie, mais il sera prêt à contribuer tout de suite, tout en continuant de progresser en attaque et au rebond.
Tidjane Salaün, la pépite de Cholet
Profil du joueur : 18 ans, 2,07 m, ailier fort, Cholet Basket (France)
Saison : Comme Zaccharie Risacher, Tidjane Salaün a su se sublimer dans la compétition européenne à laquelle Cholet participait. Il a ainsi inscrit 10,1 points avec 4 rebonds en 24 minutes. En Betclic Elite, c’était 9 points avec 4 rebonds et 1,2 interception en 23 minutes. Et lors des playoffs du Championnat de France, face à Paris, c’est dans le Game 1 qu’il a pris ses responsabilités. Le rythme soutenu, avec 2 matchs par semaine, a commencé à préparer Tidjane Salaün au rythme NBA et ses 82 matchs de régulière.
Ses points forts et ses points faibles
Points forts : Tidjane Salaün est un défenseur très polyvalent. Capable de switcher sur pick&roll, de couvrir beaucoup d’espace avec son envergure de 2,18 m, la pépite du Cholet Basket met beaucoup d’énergie en défense, même lorsqu’il se retrouve loin du ballon. Il a également compris comment se placer. Notamment pour provoquer les passages en force.
TIDJANE QUI DONNE SUR CE STEAL + DUNK 🔥🔥🔥
18 ans who? 🤩@CB_officiel x @LNBofficiel#SKWEEKLive #BetclicELITE pic.twitter.com/EOPlrpfSmX
— SKWEEK (@skweektv) March 23, 2024
En attaque, et même s’il a encore une marge de progression très importante, Salaün semble déjà avoir compris l’importance d’un bon tir à 3 points. Ses pourcentages sont variables (33 % de réussite en Betclic Elite), mais il peut progresser. La mécanique de tir est bonne, le ballon part de haut. En NBA, il ne serait pas étonnant de le voir comme un stretch 4, à même de prendre des tirs lointains. Il a confiance en lui, en étant capable de prendre le jeu à son compte. Mais il ne néglige pas le travail derrière. De la bouche de sa sœur, Janelle Salaün, « il n’y a pas de secret. Il est toujours à la salle, tout le temps en train de bosser. Il a redoublé d’efforts ces derniers temps et ça se voit sur le terrain« . Puissant physiquement, il est également à l’aise en contre-attaque.
Points faibles : Son jeu de passe n’est pas encore au niveau NBA. Une corde à son arc qui pourrait faire mal s’il progressait, notamment à la vue de ses capacités de percussion. Tidjane Salaün a parfois tendance à s’enflammer sur le parquet, ce qui mène parfois à quelques pertes de balle évitables ou à des tirs pris trop rapidement. Il doit réussir à mieux maîtriser le jeu, afin de faire de lui un joueur complet. Il doit également progresser dans sa création de tir. Pour l’heure, il bénéficiait d’un solide collectif autour de lui, mais en NBA, où les scoreurs pullulent, Salaün devra parfois se créer ses propres opportunités. Enfin, il devra travailler la protection du cercle. On l’a rarement vu contrer cette saison. Pourtant, en NBA, il n’est pas rare que des postes 4 jouent 5 dans un small ball.
Où va-t-il atterrir ?
Équipes dans les rumeurs : San Antonio (#8), Memphis (#9), OKC (#12).
Projection : Ses récentes performances, notamment lors des playoffs du Championnat de France et du Draft Combine, ont convaincu nombre d’observateurs NBA de le placer dans le Top 10 de leur Mock Draft. La connexion avec Victor Wembanyama semble évidente à San Antonio, mais la franchise texane possède déjà un solide poste 4 avec Jeremy Sochan. À Memphis, au poste 4 derrière Jaren Jackson Jr, Tidjane Salaün aurait toute sa place. Réponse dans la nuit du 26 au 27 juin.
Rôle en NBA : Comparé à Aaron Gordon pour sa polyvalence défensive et Rui Hachimura pour sa puissance, Tidjane Salaün est un diamant brut à polir. Il ne faudra pas s’attendre à qu’il mette 15 points par match en NBA dès sa première saison. Mais ses faiblesses sont loin d’être rédhibitoires, et il pourrait devenir un joueur important d’une équipe qualifiée en playoffs.