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Jeux Paralympiques de Paris 2024

Jeux Paralympiques 2024 : Le bilan de la délégation française

Sophie Clapier

Publié le

Jeux Paralympiques 2024 Le bilan de la délégation française
Photo CPSF/KMSP

JEUX PARALYMPIQUES 2024 – Le 29 août dernier, Marie Patouillet débutait la moisson de médailles de la délégation française aux Jeux Paralympiques. Dix jours plus tard, Nélia Barbosa récupérait la dernière. Deux athlètes uniques embarquées dans une compétition tout aussi extraordinaire. Mais les bonnes choses ont une fin, et c’est maintenant l’heure du bilan.

Contrat rempli

Marie-Amélie Le Fur, la présidente du comité paralympique et sportif français, avait annoncé un objectif de 20 médailles d’or pour l’équipe de France, dans un top 8 mondial. Et on peut dire que le contrat est rempli. Il manque, certes, une petite breloque dorée (19), mais les Bleus terminent tout juste à la 8ème place au tableau des médailles. La délégation tricolore a fait retentir la Marseillaise a minima une fois sur 8 des 11 journées de compétition. Présente un bref instant dans le top 5, elle a peu à peu dégringolé, dépassée par l’Italie, le Brésil ou encore l’Ukraine. Pour autant, il s’en est aussi fallu de peu pour que l’Hexagone ne bascule en 9ème position, le titre en cécifoot donnant un peu d’air la veille de l’ultime journée.

Avec 75 médailles (19 en or/28 en argent/28 en bronze) dans ces Jeux Paralympiques à la maison, la France retrouve son niveau d’Atlanta 2004. On peut cependant encore regretter le taux de conversion en or. Si certains athlètes ont tenu leur rang comme Alexis Hanquinquant ou Lucas Mazur, nul doute que Fabien Lamirault souhaitait repartir avec un autre collier que le bronze. Il en va de même pour Hélios Latchoumaya qui doit, lui, se satisfaire de l’argent. Concernant les disciplines, le para cyclisme a évidemment été le plus gros pourvoyeur de médailles (28) mais surtout de titres avec 10 sur les 19 de la délégation française (sept sur route, trois sur piste). Les nageurs ont, eux aussi, répondu présent, triplant presque la quantité de podiums depuis Tokyo. Suivent dans ce classement -à la médaille d’or- le triathlon, le badminton et le tir.

En revanche, l’athlétisme a manqué son rendez-vous, ne montant pas une seule fois sur la plus haute marche du podium, une première depuis 1972. S’il y a eu quelques bonnes surprises comme l’argent de Gloria Agblemagnon, il y a aussi eu des déçus. Timothée Adolphe, pour ne citer que lui, ne voulait que l’or. Ce ne sera « que » l’argent, parfois pour 3 centièmes… On attendait aussi beaucoup des pongistes, mais malheureusement, malgré six médailles (1 en argent, 5 en bronze), on reste sur notre faim. Comme c’est également le cas avec l’équipe de France d’escrime ou de rugby fauteuil. Double championne d’Europe, on pensait cette dernière la plus encline à nous apporter une médaille, c’est finalement le cécifoot qui s’en est chargé. Mais au-delà du classement et des chiffres, les Jeux de Paris 2024 restent surtout une source de souvenirs impérissables.



Inoubliables

Depuis le 28 août dernier, on a partagé toutes les émotions. L’étonnement d’Émeline Pierre sur le 100 m nage libre, la joie de Mathieu Bosredon mais aussi la frustration d’Heïdi Gaugain malgré la médaille, et la tristesse de Nantenin Keita. Difficile alors de ne retenir qu’une seule image. Le double podium des Portal, la réussite de la fratrie Didier, la course effrénée d’Haby Niaré puis la célébration avec Djelika Diallo, les performances de l’équipe de France de para cyclisme… À moins que ce ne soit l’or de Charles Noakes, le titre de Jules Ribstein ou encore le sacre historique des Bleus du cécifoot… À chacun son bout d’histoire, à chacun son bout de métal. Et peu importe la couleur du flacon, on a eu l’ivresse.



Pour Cyril Jonard, le bronze vaut bien plus. Vingt ans après son titre à Athènes, 16 après le statut de vice-champion paralympique à Pékin, le judoka tricolore complète sa collection. Devant un public qu’il ne peut ni voir, ni entendre, mais face à qui il fait néanmoins le show, laissant une empreinte indélébile à l’Arena Champs-de-Mars.

Et qui a dit que l’argent ne faisait pas le bonheur ? Sûrement pas Tanguy de La Forest. Toujours au pied du podium sur les trois dernières participations, le tireur français se pensait maudit. Mais il n’avait pas compris, la consécration aurait lieu à Paris. Une deuxième place libératrice qui l’emmenait deux jours plus tard sur la plus haute marche. Pour sa 6ème présence aux Jeux, il a également fait partie du duo portant le drapeau tricolore à la cérémonie de clôture. Ah cette satanée poussière dans l’œil…

Elle aussi a tiré les larmes de bon nombre d’observateurs, de supporters et passionnés. La bien nommée Aurélie Aubert, rebaptisée ORélie pour l’occasion, a gravi les plus hautes montagnes pour décrocher le Graal. 16ème au classement mondial avant la compétition, elle est sortie in extremis de sa poule grâce à un succès sur la n°8. Tombeuse ensuite de la n°7 en quarts puis de la n°4 au tour suivant, elle s’est offert le scalp de la n°2 mondiale en finale. Entrée dans l’histoire de la boccia, sollicitée par la nation entière pour être porte-drapeau – on exagère à peine – elle est logiquement choisie pour fermer les Jeux au Stade de France.

Rendez-vous avant LA

Grâce à la médiatisation et évidemment la localisation, les premiers Jeux Paralympiques d’été en France sont une réussite. Tant sur le plan comptable qu’humain. Les supporters se sont rassemblés en masse dans les différentes enceintes et derrière leur poste de télévision. Que ce soit au pied de la Tour Eiffel, sur la piste du Vélodrome National ou à la Paris La Défense Arena, et les athlètes leur ont bien rendu. Un grand coup de chapeau et mille mercis aux 239 Français engagés sur ces magnifiques sites, à leurs accompagnants, guides ainsi qu’à tous les bénévoles et petites mains de l’ombre.

De l’ouverture des Jeux Olympiques à la cérémonie de clôture des Paralympiques de Paris, Los Angeles pourrait retourner la Terre que le millésime 2024 restera, sans objectivité aucune, le plus beau spectacle que les Jeux d’été aient proposé. Ça ne tient dorénavant qu’à nous, qu’à vous, de continuer à faire rayonner tous ces champions. Et cela bien avant de les retrouver dans quatre ans. Allez, salut les Phryges !

Journaliste/rédactrice depuis janvier 2016 - Passionnée de sport depuis toujours, j’en ai pratiqué quelques-uns. Judo, football, handball ou encore tennis, je n’ai jamais pu me mettre d’accord sur un en particulier. Mais ça, c’était avant de découvrir le basket, devenu mon sport de prédilection. Les actions NBA, le All-Star Week-end, la fureur des Game 7 pendant les playoffs ou mieux, lors des Finals, this is why we play. Team Spurs T.P, je m’accroche encore à Gregg Popovich (don’t leave !). Team chef Curry, je souhaite qu’il finisse aux Warriors (staaaay !). Non, il n’y a pas qu’eux, des petits nouveaux -et des petites nouvelles évidemment- arrivent chaque jour dans toutes les disciplines et créent de nouveaux exploits. Alors pour les grands événements et compétitions internationales, vive les pulsations 240/minutes et le défibrillateur pas loin, et allez les Bleu(e)s ! C’est sûr, j’aurai plus vu ma vie sur un terrain de sport, mais à défaut d’en faire en haut niveau, je le partage avec vous.

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